Autre opinion

La rentrée scolaire vue par l'UNSA

Rentrée 2013, c’est la première rentrée préparée par ce gouvernement socialiste, après 5 années de sarkozysme.
 
La rentrée 2013 se fait dans un contexte budgétaire difficile mais où l’Education reste bien la priorité du gouvernement.
Pour le SEUNSA, l’année qui s’est écoulée  a clairement marqué une rupture, tant sur la conception du système éducatif que sur les conditions du dialogue social, en tous cas au niveau national. Il est parfois plus difficile d’obtenir localement les réponses de la Rectrice ou du DASEN.
Mais, ( parce qu’il y a un mais…) nous attendons plus que de bonnes intentions…
Nous attendons du concret sur des sujets majeurs qui vont marquer le renouveau de l’école : Les rythmes à l’école primaire, la formation des enseignants, la priorité au primaire (plus de maitres que de classe/scolarisation des 2 ans) les nouveaux cycles et particulièrement le cycle à cheval « école-collège » et le conseil pédagogique qui doivent consolider le socle commun. Ce sont quelques dossiers sur lesquels nous attendons des avancées concrètes.
 
Concernant les rythmes, il faut reconnaitre que le dossier aurait pu être conduit avec plus de doigté et de concertation, sachant cependant qu’aucune solution ne fait l’unanimité chez nos collègues qui sont divisés ou dubitatifs sur le sujet. Cette modification des rythmes doit entrainer des modifications dans les pratiques pédagogiques des enseignants. L’organisation des emplois du temps entraine une modification des organisations pédagogiques. Il y a aussi urgence à revoir les contenus (programmes de 2015).
La question de la qualité des activités proposées et du professionnalisme des acteurs est aussi posée. En Saône et Loire comme ailleurs, on peut s’attendre à ce que le meilleur côtoie le moins bon. Il faudra tirer le meilleur de ce que vont proposer les quelques trente communes qui ont choisi de revenir dès 2013 à la semaine de 4jours et demi et cela devra servir aux autres communes pour les projets à construire pour la rentrée 2014.
Concernant la formation initiale, exit la mastérisation Darcos qui a fait l’unanimité contre elle. Les Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Education se mettent en place dans l’urgence et les textes officiels n’ont été publiés qu’au début des vacances. Il y aura immanquablement des difficultés dans la mise en place concrète des ESPE.
En Saône et Loire, ce sont 33 stagiaires et 37 étudiants M2 contractuels qui arrivent dans les classes,  pour y enseigner, en alternance avec une formation dispensée à Mâcon ou à Dijon. De même 95 stagiaires et 42 M2 du second degré viendront  dans nos collèges et lycées de Saône et Loire.
Concernant la priorité au primaire, on avance timidement pour le moment, que ce soit sur le « + de maitres que de classe » ou la scolarisation des 2 ans dans les secteurs sensibles. Seulement 7 postes spécifiques+ de maitres que de classes  créés dans notre département sur les 974 créations à cette rentrée  alors que 7000 sont prévus d’ici 2017 et pour la Scolarisation  des deux ans  332 classes sont ouvertes au plan national (3000 en 2017) et aucune en 71 …il va falloir accélérer le processus…
 
La mise en place des cycles  correspond à nos vœux. Elle a du sens et de la cohérence. La question est maintenant de leur donner corps et de les faire vivre, notamment au collège.
L’accompagnement des équipes, la formation initiale et continue vont s’avérer primordiaux si l’on ne veut pas que cela reste lettre morte.
Si les années précédentes ont été marquées largement par de la tension et du rejet, nos collègues ne sont pas pour autant sur un registre d’enthousiasme ou d’approbation sans réserve de la politique de Vincent Peillon.
 
Après un an et demi de changement de majorité, leurs conditions de travail, de rémunération n’ont guère changé et les effets de la loi d’orientation se font attendre concrètement. Le changement de leur quotidien est toujours attendu. Leurs premières préoccupations sont celle du pouvoir d’achat, de l’amélioration de leurs conditions de travail et hormis la prime de 400 euros pour le premier degré, ils ne mesurent pas encore concrètement le changement.
Après la phase très politique de la loi sur la refondation tout au long de la dernière année scolaire, cette année va voir s’ouvrir de multiples chantiers qui vont permettre d’enter dans le concret des conditions de travail des personnels
Ce sont des chantiers nécessaires sur le métier d’enseignant qui vont s’engager. Pas moins de 9 sujets, parfois à haut risques,  ont été identifiés : Directeurs d’école, RASED, Formateurs 1er et second degré, Conseillers pédagogiques, Enseignants du second degré, CPE, Enseignants du premier degré, Chefs de travaux, Personnels contractuels…
Autres sujets qui vont nous occuper :
-       Le nouveau collège avec une probable remise à plat des grilles horaires et des contenus
-       L’éducation prioritaire qui doit être repensée, réorganisée avec des assises à l’automne
Enfin, l’annonce du premier ministre de la création d‘un vrai métier d’accompagnant et de la titularisation à terme des personnels AVS (aide vie scolaire)  est une excellente nouvelle pour le système éducatif. Nous l’espérions depuis des années. C’est enfin chose faite, dans l’intérêt des élèves en situation de handicap, dans l’intérêt des personnels et dans l’intérêt du système éducatif.
Évidemment, nous allons suivre au plan national comme local la mise en œuvre de cette mesure. L’attente des personnels est réelle (qui est concerné, dans quel délai, sur quel type de CDI ?…)
 
Pour autant la question de la précarité des emplois en soutien à l’éducation nationale reste entière. Ainsi il n’y a toujours aucune perspective pour les EVS. En Saône et Loire, le SEUNSA revendique un recrutement d’emplois d’aide à la direction d’école qui là encore devraient pouvoir être pérennisés tant ils correspondent à un nouveau métier indispensable au fonctionnement de l’école…et cela d’autant plus lorsque le gouvernement fait le choix de la priorité au primaire.
Sylvie DESCOMBES
LUNDI 2 SEPTEMBRE 2013