Bourgogne

Alain Bonnin, Président de l'Université de Bourgogne dénonce les événements survenus sur le campus universitaire ce jeudi

Alain Bonnin, Président de l'Université de Bourgogne dénonce les événements survenus sur le campus universitaire ce jeudi

Mesdames, Messieurs,

Cher(e)s collègues, cher(e)s étudiant(e)s,

 

En ce jour, vendredi 30 septembre, je m’adresse directement à chacune et chacun d’entre vous en raison d’évènements graves qui se sont déroulés hier matin sur le campus.

En effet, notre Conseil d’Administration, qui avait un ordre du jour important, a été dans l’impossibilité de se tenir en raison de l’irruption de manifestants opposés aux propositions budgétaires pour 2017 dont les administrateurs de notre établissement devaient débattre. Malgré leur violence verbale comme physique inqualifiables, j’ai engagé un dialogue pendant près de 3 heures avec eux, entrainant l’interruption du CA.

 

Cette situation revêt une gravité particulière :

 

  • D’abord parce que ces agissements à l’encontre du Conseil d’Administration, parlement de notre université et expression de sa démocratie interne, sortent du cadre républicain ;
  • Ensuite parce que la violence, l’atteinte à la dignité des personnes, sont inacceptables et antirépublicaines par nature. Elles le sont encore plus dans le monde de l’Enseignement supérieur. Il est inconcevable de ne pas condamner de tels comportements de force lorsque l’on est en situation de responsabilité ;
  • Enfin, parce que la non tenue de ce conseil a des conséquences immédiates et concrètes. Les orientations budgétaires non votées bloquent la répartition des crédits aux composantes, laboratoires et services. Le recrutement des professeurs du second degré (PRAG et PRCE) est fragilisé pour la rentrée 2017 puisque le calendrier fixé dans un cadre national sera difficile à respecter (période de candidature raccourcie et chevauchant en grande partie sur les vacances scolaires). La notification aux composantes et aux laboratoires des postes de professeurs et de maitres de conférence, ainsi que des postes de personnels administratifs, techniques et de bibliothèques, pour la rentrée 2017 est bloquée. La prochaine commission recherche ne pourra pas répartir les crédits qui devraient lui être alloués. Ce ne sont là que quelques exemples et au vu des délais de convocation, aucun CA, même exceptionnel, ne peut se tenir pour remédier à temps à cette situation.

 

Je ne veux pas faire d’amalgames entre une poignée d’agitateurs minoritaires, qui ont franchi une ligne rouge jusque-là jamais atteinte, et une opposition démocratique à des choix budgétaires difficiles. Situation que l’on partage avec nombre d’universités en France, dont les dotations sont notoirement insuffisantes. Au vu du contexte national budgétaire d’aucun ne peut ignorer la gravité.

 

Il est de ma responsabilité de ne pas laisser de tels actes sans conséquence. Aussi, j’examine dès aujourd’hui les possibilités de dépôt de plainte pour les violences subies, notamment auprès d’agents de l’université, et pour les dégradations matérielles constatées.

 

Pour tirer les conséquences de ces actes et également parler des questions de fond, je consulterai, à partir de lundi, les élus de chaque liste représentée au Conseil d’Administration. Par ailleurs, dans la prolongation du dialogue que j’ai avec eux depuis plusieurs mois sur ce sujet, je rencontrerai une nouvelle fois les directeurs de composante, ainsi que les directeurs de laboratoire et les directeurs d’école doctorale. Je ne manquerai pas de vous tenir informés des conclusions que je tirerai de ces entretiens.

 

Notre université ne peut tolérer des comportements de violence menaçant son fonctionnement démocratique normal et je compte sur chacune et chacun d’entre vous pour condamner ces actes.

 

Je vous prie de recevoir, Mesdames, Messieurs, Cher(e)s collègues, cher(e)s étudiant(e)s, l’expression de mes salutations distinguées.

 

Alain BONNIN

Président de l’université de Bourgogne