Chalon dans la rue

Le coup de coeur d'Info-Chalon : "The king of the kingdom" ou Machiavel, version théâtre de rue

Le coup de coeur d'Info-Chalon : "The king of the kingdom" ou Machiavel, version théâtre de rue

Avant d’assister à la première représentation de The king of the kingdom, votre serviteur d’Info-Chalon.com tenait à faire connaissance avec Luc Miglietta, la cheville ouvrière d’un spectacle à ne manquer sous aucun prétexte !

Pourquoi ce besoin de le rencontrer ? Tout simplement parce que derrière le jeu du comédien, il y a des femmes et des hommes qui, lorsqu’ils ne portent pas leur masque - ou du moins portent celui qu’ils arborent dans la « vie civile » – gagnent toujours, ou presque, à être connus.

Luc Miglietta gagne-t-il à être connu ? Parlons net et sans détours : oui ! Et d’autant plus que, à la terrasse d’un café, ce n’est absolument pas le même homme que celui qui, une fois sur scène, campe un roi que le pouvoir est en train de quitter. C’est d’ailleurs ainsi que l’on prend la mesure du travail de comédien, le talent, indubitable, qui est celui de Luc. En effet, entre le monarque déjanté de la scène et l’homme qui vous parle de Shakespeare, de la Russie d’aujourd’hui, des stratégies des compagnies pour être repérées par les programmateurs, le fossé est immense, presque troublant.

(Luc Maglietta)

De Montpellier, lui et sa Compagnie, la Compagnie Bruitquicourt, active depuis 2003, connaissent bien Chalon dans la rue, un festival qui les a déjà programmés et qu’ils affectionnent pour son côté « familial », « la qualité de l’accueil ».

Cette année, ils ont choisi de jouer The King of the kingdom, une création 2015 et un spectacle plutôt burlesque et clownesque. Un « spectacle qui évolue sans cesse », d’après Luc, ceci en raison du rapport au public et de la place qui lui est volontairement dévolue. En effet, si ce dernier a une trame, le souhait de la Compagnie était qu’il ne soit pas figé, laisse une place prépondérante à l’improvisation.

Un choix pertinent ? Après sa conversation avec Luc, votre serviteur est allé voir ce que tout cela pouvait bien donner. Et, franchement, c’est très bon. Le festivalier "kiffera". Surtout si, comme votre serviteur, il aime rire, le loufdingue et…tout ce qui touche à la politique.

Car, derrière le côté clownesque et éminemment comique du spectacle, le propos de The King of the kingdom est profondément politique. En effet, derrière les personnages qui s’invectivent sur scène, flagornent, se jettent des poireaux, on ne compte plus les moments où, au détour d’une réplique, d’une expression de visage, d'un comique de situation, la Compagnie vous amène à réfléchir à ce qu’est le pouvoir, comment on le conquiert, comment on le conserve, comment on le perd. Un peu comme le fit à la Renaissance un écrivain injustement traité par l’histoire – Nicolas Machiavel -, avec un ouvrage à la réputation sulfureuse : Le Prince. Sauf que la Compagnie Bruitquicourt a plutôt choisi de le faire en s’inspirant d’une autre œuvre du Florentin, où tout ceci est également abordé. Une œuvre malheureusement méconnue bien qu’annonciatrice de la Comedia dell’arte : La Mandragore. Et elle a d'ailleurs très bien fait, tant le résultat, de très haute tenue, mérite d’être découvert par les festivaliers, auxquels votre serviteur ne sauraient trop recommander de se précipiter Cour de l’Est, là où ça se passe.

S.P.A.B.

Mémo :

Compagnie : Bruitquicourt

Spectale : The king of the kingdom

Lieu : Cour de l’Est

Dates : vendredi 22, samedi 23, dimanche 24 juillet

Horaire : 16 h