Chalon sur Saône

Le billet de 500 euros : plutôt Saint Graal ou bien patate chaude ?

Le billet de 500 euros : plutôt Saint Graal ou bien patate chaude ?

Le billet de 500 euros ne garnit pas beaucoup voire pas du tout nos portefeuilles. Et pour cause : s’il est le billet le moins utilisé, c’est avant tout parce que, représentant une somme considérable, il constitue un obstacle dans les transactions, un handicap. Les explications d’Info-Chalon.

Celles et ceux qui n’ont jamais eu un billet de 500 euros entre les mains, ni même jamais vu sa couleur violacée, mis à part en photo, sont très nombreux à en avoir déjà rêvé.

Il faut dire que ce billet fait l’objet de toutes les convoitises de par la somme qu’il représente. Pourtant, il ne constitue que 3,5 % des billets en circulation en Europe (600 millions), selon les dernières données de septembre de la Banque Centrale Européenne. Il est donc largement derrière les 7 milliards de billets de 50 euros en circulation, ainsi que les 3 milliards de billets de 20 euros et les 2 milliards de billets de 10 euros.

Mais s’il représente le but ultime à atteindre, il est extrêmement redouté des personnes qui l’utilisent car de plus en plus en plus de commerçants, d’hôtels, de restaurants et de grandes surfaces le refusent. Bien que ce soit une pratique illégale et punie par la loi (article R 642-3 du code pénal), elle est facilement contournable puisque la loi prévoit également que c’est au client de faire l’appoint, ce qui autorise le commerçant à le refuser, au motif, par exemple, qu’il ne peut rendre la monnaie.

 

Résultat : il représente tellement un risque de falsification qu’il devient de plus en plus difficile de l’utiliser. Et pourtant, il fait également partie des contrefaçons les moins plébiscitées, selon les statistiques des saisies de la Banque Centrale Européenne. Le billet de 500 euros ne constitue en effet que 0,6 % des contrefaçons, loin derrière les billets de 50 euros (44,1 %) et ceux de 20 euros (38 %), plus petits – en valeur –, plus discrets et plus faciles à écouler, puisqu’ils ne suscitent pas directement de suspicion.

 

En outre, la crainte du « faux » billet va tellement loin, qu’en octobre dernier, un couple du Nord de la France s’est retrouvé en garde vue pendant 20 heures pour avoir tenté de payer son caddie de courses de supermarché avec un « vrai » billet de 500 euros. Le directeur du magasin ne pouvant pas vérifier à 100 % son authenticité – les appareils n’étant pas entièrement fiables – a directement contacté la police qui, incapable elle aussi de le vérifier, en raison des horaires de fermeture des banques, a du attendre le lendemain, et donc garder le couple le temps de prouver son innocence. Délirant non ?

 

Finalement, vu les ennuis que peut vous attirer ce billet, il semblerait préférable de ne pas passer par la case départ, ne pas toucher les 500 euros, mais surtout vous éviter d’aller en prison.

                                            M.M.