Chalon sur Saône

Ce weekend, la Librairie Develay de Chalon vous fait une offre que vous ne pourrez pas refuser

Ce weekend, la Librairie Develay de Chalon vous fait une offre que vous ne pourrez pas refuser

Ce weekend, la librairie Develay se la joue « Don Corleone », en vous faisant une offre que vous ne pourrez refuser : acquérir des albums de bande-dessinée pour un euro symbolique.

Rappeler que la bande-dessinée n’a pas toujours eu le droit de cité dont elle bénéficie aujourd’hui, c’est sans doute parler d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Il y eut néanmoins une époque, pas si lointaine que cela, où la « BD » avait (très) mauvaise réputation, tant auprès des parents que des « hussards noirs de la République », ces instituteurs chargés d’instruire, puis éduquer les enfants, qui ne juraient (alors) que par le bon vieux livre et par les « humanités ».

Accusée de nombreux maux, vue comme le symptôme d’une dégénérescence mentale précoce ou tardive, la « BD » était alors assez mal vue. C’est donc peu dire qu’il en aura fallu du temps pour faire admettre que « la bande dessinée n’était pas réservée aux débiles et aux enfants » [1], et que l’adepte de celle-ci était aussi sain d’esprit que n’importe qui.

Aujourd’hui, ce « combat pour une culture » [1], pour avoir le droit de lire une planche de Franquin sans passer pour un demeuré, semble gagné. Et dévorer une « BD » passe pour une activité on ne peut plus "normale". Néanmoins, et Louis Aragon le disait fort bien dans l’un de ses plus fameux poèmes [2], « rien n’est jamais acquis ». C’est comme tout ce qui, peu à peu, au fil de pénibles luttes, finit par s’imposer avec, semble-t-il, la force de l’évidence, plus sûrement à coups d’épée dans les reins : fragile, vulnérable. Pour le dire autrement, le droit de prendre du plaisir en lisant une bande-dessinée s’exerce. Sous peine, comme d'autres droits et libertés, de disparaître.

A sa manière, la librairie-papeterie Develay vous offre l’opportunité, ce weekend-end, d’exercer ce droit, qui n’est pas encore un droit de l’homme protégé par le préambule de la Constitution, donc fragile, en vous proposant d’acquérir 13 albums de bande-dessinée pour un euro symbolique chacun. Une offre à la Don Corleone : une offre que vous ne pourrez pas refuser.

S.P.A.B.

 

(1) Frédéric Roussel, « Portrait. Philippe Druillet », Libération, 7.01.2011, p 40

(2) Louis Aragon, « Il n’y a pas d’amour heureux », écrit en 1943, paru dans La Diane française, en 1946

Librairie-papeterie Develay – 1, place du général de Gaulle – « 48HBD » - vendredi 1er avril et samedi 2 avril 2016