Chalon sur Saône

Quatre associations se mobilisent contre des expulsions à venir

Depuis le 09/09/2016, une nouvelle famille attend son expulsion du logement de demandeurs d’asile qu’elle occupait au foyer ADOMA à Chalon sur Saône. (1)

Alors pourquoi cette situation ?             

Les députés ont voté au mois de juillet 2015, sous l’impulsion du ministre de l’Intérieur Mr Cazeneuve, une réforme de l’asile. Dans cette loi, le préfet peut saisir le tribunal administratif pour faire expulser par les forces de l’ordre les familles dont la demande d’asile a été rejetée en France et qui ont été accueillies dans un hébergement destiné aux demandeurs d’asile.

La préfecture a entamé 30 à 40 demandes d’expulsion auprès du tribunal administratif de Dijon. Ce sont donc autant de familles qui ont déjà été ou qui seront mises à la rue dans les prochaines semaines ou mois.

Le Préfet pourra même expulser les familles en plein hiver, puisqu’il n’y a plus de trêve hivernale pour les expulsions de demandeurs d’asile.

Ne rêvons pas : ce que l’on se permet de faire pour les étrangers, la France le fera un jour pour les plus pauvres des français qui se retrouveront eux aussi expulsés de leur logement en plein hiver.

C’est donc le préfet qui met à la rue ces familles.

Or il sait très bien que beaucoup de ces familles ne peuvent être reconduite dans leur pays d’origine. Pourquoi ? Parce que leur pays ne veut plus d’elles. Or pour être expulsé de France, il faut que le pays d’origine délivre un laisser passer. Mais très souvent, ces pays ne veulent plus de leurs ressortissants.

L’OFII de Dijon (office français de l’immigration et de l’intégration) n’arrive même pas certaines fois à faire repartir des familles qui le demandent.

 

Les familles se retrouvent donc jetées à la rue.

Depuis déjà 6 mois, les associations humanitaires en Saône et Loire ont dû prendre en charge au moins 20 familles.

 

Or en France, le 115 est normalement chargé de l’accueil INCONDITIONNEL de toute personne à la rue. Alors que la situation de nombreuses familles à la rue était prévisible, car la loi était connue et c’est le préfet qui est aussi responsable de la mise en place du 115, nous constatons avec tristesse que le 115 n’a pas anticipé et ne se mobilise pas suffisamment.

 

  • Nous demandons une mobilisation des moyens du 115 pour accueillir ces familles, avec des solutions dignes, qui ne soient pas basées sur les cohabitations, source de souffrances supplémentaires pour les familles. Cela passe aussi par une augmentation des moyens du 115 pour que personne ne soit lésé, car ce n’est pas en opposant les pauvretés en France, entre personnes françaises en situation de précarité et étrangers, que l’on honorera les valeurs de notre République.

 

  • Nous demandons au tribunal administratif et au préfet une étude de la situation humaine de chaque famille. Comment peut-on accepter de laisser à la rue des familles avec des enfants en bas âge ou des personnes rencontrant des difficultés de santé ? Le préfet a un pouvoir d’appréciation et peut demander la prise en charge d’une famille dans un autre hébergement que les logements réservés aux demandeurs d’asile.

 

  • Nous appelons tous les citoyens qui trouvent cette situation indigne de la France de nous rejoindre pour soutenir ces familles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  1. Famille KHADZIMOURADOV de nationalité Tchétchène  

 

La mère : Seda 25 ans.

Le père : Zelimkhan 30 ans. Gravement torturé dans son pays.

Seda est en France depuis 7 ans, Zelimkhan depuis 8 ans.

Ils ont un fils de 5 mois.

 

Ils risquent d’être mis à la rue par la force publique sur réquisition du Préfet de Saône et Loire.

 

Zelimkhan a une sciatique et des coliques néphrétiques. Il ne peut pas tenir debout longtemps.