Chalon sur Saône

"Gestion des réfugiés de Calais : Chalon n'avalisera pas un véritable marché de dupes" pour Gilles Platret

Le maire de Chalon sur Saône s'insurge sur le plan de dispersion des migrants de Calais. La Bourgogne-Franche Comté doit en accueillir un peu moins de 600.

A Calais, la situation est intenable comme en témoignent quotidiennement les interventions du maire de la ville, ma collègue Natacha Bouchard, et des Calaisiens désespérés de voir leur cité livrée à des flots de migrants dont la situation n’est pas traitée par l’Etat.

 

Pour autant, le plan gouvernemental de dispersion des migrants de Calais, révélé ce matin par la presse, à la faveur de la création partout en France de 12.000 places d'hébergement, constitue-t-il une solution au problème ?

 

Nous apprenons que les régions et les villes risquent de se voir imposer par l’Etat l’accueil d’un grand nombre de réfugiés sans qu'une concertation soit prévue avec les élus de ces territoires, ce qui est tout simplement scandaleux.

 

Le gouvernement fait preuve d'un autoritarisme déplacé, au détriment des collectivités qui souffrent et qui luttent quotidiennement –et seules– pour tenter de préserver leur équilibre social. C’est un peu facile, c’est profondément injuste, ça sera parfaitement inefficace.

 

Monsieur Hollande et son gouvernement ne seraient-il pas mieux inspirés de faire preuve d’autorité pour expulser les clandestins et les déboutés du droit d’asile dont, faut-il le rappeler, les reconduites aux frontières ont chuté de 20 % en six mois, alors même que le nombre de demandeurs a, quant à lui, augmenté de près de 20 % sur la même période ?

 

Au lieu de contrôler l’arrivée des migrants et d’expulser les déboutés, l’Etat crée, partout sur le territoire, les conditions de la constitution de « petits Calais » qui sont amenés forcément à grossir, puisque rien n’est fait pour stopper le flux.

 

Je le dis tout net, Chalon n'accepte pas cette dérive et n'a pas vocation à accueillir sur son territoire des candidats à l’immigration économique, familiale, et pourquoi pas djihadiste, cette dernière éventualité ne pouvant pas être écartée.

 

Je réitère donc ce que j'avais dit au printemps. N'acceptant d'étudier que des demandes concernant un nombre très limité de familles (deux ou trois) réellement reconnues comme réfugiées de guerre, je m'oppose par avance à l’installation sur notre territoire d’irréguliers venus de Calais.

 

Gilles Platret

Maire de Chalon-sur-Saône