Chalon sur Saône

Le Musée N.Niépce, Chalon-sur-Saône, présent à Paris Photo 2016 /Grand Palais pour l'exposition "Nicephora" d'Alinka Echeverria et POEME (avec on-situ et Nicéphore Cité) pour une première présentation officielle d'une installation numérique

Le Musée N.Niépce, Chalon-sur-Saône, présent à Paris Photo 2016 /Grand Palais pour l'exposition "Nicephora" d'Alinka Echeverria et POEME (avec on-situ et Nicéphore Cité) pour une première présentation officielle d'une installation numérique

Paris Photo 2016 au Grand Palais / Paris du 10 au 13 novembre 2016  - « Nicephora » d’Alinka Echeverria 

Alinka Echeverría a développé un projet qui examine le médium photographique - invention, reproduction, transfert de l’image, supports de diffusion - en s’inspirant du personnage de Nicéphore Niépce et de son acte fondateur. 
 
 
S’intéressant à la représentation de la femme dans l’histoire des arts et de la photographie, elle a tissé des liens historiques, techniques et philosophiques entre les collections du musée et la céramique.
Elle a utilisé le vase comme symbole de la féminité, comme vecteur d’allégories mythologiques, et interrogé la manière dont les différentes techniques de reproduction des images ont véhiculé le regard sur la femme.

Paradoxalement, voilà l’apport d’Alinka Echeverria, l’invention de Nicéphore Niépce en nous affranchissant du réel, ne donne d’importance qu’au rien ou, pire, accentue la domination. La totalité claquemurée dans les ordinateurs surpuissants, suspendue dans le « cloud », ne produit, au mieux, qu’un relativisme généralisé : les images numériques se situant toutes à égalité sur une échelle de valeur commerciale. On ne peut plus parler d'histoire des représentations sans contribuer à l'histoire des échanges de biens. L’image mécanique étend son domaine à la sphère de la marchandise jusqu’à s’y confondre. La constitution de banques d'images est devenue un enjeu essentiel pour les opérateurs de la nouvelle économie à la recherche de contenus exclusifs et attractifs, fidélisant une clientèle asservie et satisfaite, mais dépourvue de toute mémoire. Tel est le paradoxe du numérique, l'oubli, la perte générée par les automates cognitifs, bientôt définitivement autonomes et délégitimant tous les savoirs. Le numérique est le stade ultime du vase de Pandore, il a pour nom Nicephora, peut-être ! Dans l’inconscience la plus totale, nous l’avons rempli de maux et l'avons ouvert. Du « vase du bonheur » s’échappe quotidiennement une masse d’images dont la vulgarité est sans commune mesure. C’est peut-être la mission qui est dorénavant confiée aux artistes : remettre le couvercle sur le vase. 



Paris Photo 2016 au Grand Palais / Paris du 10 au 13 novembre 2016 - POEME

POEME est un projet de recherche de trois ans et de développement. C’est une installation numérique, une navigation originale au sein de vastes banques d’images pour un environnement immersif d'exploration de collections photographiques, une installation numérique qui invente de nouveaux modes de consultation de banques d’images. Le musée Nicéphore Niépce, la société on-situ et Nicéphore Cité se sont associés à des laboratoires de recherche du CNAM, de l’INRA et de l’IGN afin de travailler ensemble en combinant les savoir-faire de chacun.
 
 
 
Le musée Nicéphore Niépce a apporté un fonds de plus de 200 000 photographies numérisées de ses collections et son expérience en matière d’indexation iconographique. Les laboratoires de recherche ont, quant à eux, mis à disposition les résultats de leurs recherches en termes d’algorithmes de reconnaissance visuelle.  On-situ et Nicéphore Cité ont développé une interface combinant à la fois les approches professionnelles de recherches d’images et les attentes (de délectation) du public néophyte face à une banque d’images. 
Les recherches ont été financées par l’Agence Nationale pour la Recherche dans le cadre de l’appel à projets « CONTINT  (contenus et interactions) du Ministère de la Recherche. 
POEME facilite l’accès, la prise en main d’un grand nombre d’images pour des utilisateurs aux motivations diverses. Le système d’exploration interactif, immersif, convient à des publics sans formation aucune dans le domaine de la recherche iconographique. 
 
 
On pénètre dans la collection par une grande table tactile. La consultation repose en partie sur un mode de recherche « classique » par le biais d’une indexation textuelle dans une base de données professionnelle. Une première sélection propose quelques centaines d’images. Plusieurs choix s’offrent alors aux utilisateurs. Un affichage simple et graphique, permet de manière intuitive, et en très peu de manipulations, de croiser des champs de recherche et de les afficher simultanément… 
Une projection panoramique fait face à la table tactile. Dans son prolongement, elle crée une relation physique entre le public et les collections photographiques. 
L’installation interactive à l’échelle du corps immerge le visiteur dans sa recherche. 
Face à un écran semi-circulaire, les utilisateurs plongent dans les scenarii mis en place. Immergés dans ces flots photographiques, dans une relation différente aux images, ils peuvent alors simplement, avec leurs corps, sélectionner une œuvre en la pointant du doigt, naviguer en se déplaçant, zoomer dans la matière d’un simple geste…
 
Texte et photos : Musée N. Niépce, Chalon-sur-Saône