Chalon sur Saône

Sans domicile fixe, l'erratique faucon pèlerin chalonnais mène à bien sa barque en n'oubliant pas de fondre sur ses proies

Sans domicile fixe, l'erratique faucon pèlerin chalonnais mène à bien sa barque en n'oubliant pas de fondre sur ses proies

Rapace qui impose le respect, le faucon pèlerin sème la zizanie parmi la population de pigeons en particulier. Il va et vient à Chalon-sur-Saône depuis quelque vingt décennies, sans pour autant en faire un fructueux lieu de villégiature, donc sans un effectif grandissant, au grand dam des ornithologues notamment…mais à la joie de l’oiseau granivore victime d’actes de prédation.

Gare à lui quand il a un plan d’attaque en tête !

Il est réapparu début décembre dans le quartier du Stade à Chalon-sur-Saône, où l’A.O.M.S.L. (Association ornithologique et mammalogique de Saône-et-Loire) réalise ses travaux de synthèse lorsqu’elle ne bat pas la campagne, puisque son siège est situé là-bas. Une femelle, puis un mâle, ont dynamisé les cieux chalonnais à la fin de l’année dernière. Leur propension à traquer le volatile en question, et leur redoutable efficacité sont sans appel. «Ce qui est impressionnant, c’est la psychose qui gagne les pigeons.  Les groupes s’éclatent. Si le pigeon est laissé tranquille, il peut pondre en hiver. Dans ces conditions, ça va limiter le nombre de nichées », argue Alexis Révillon, chargé d’études et animateur placé sous le couvert de l’A.O.M.SL. Pour que les deux spécimens de la gent ailée soient en mesure d’assurer subsistance et intégrité physique, ainsi que celles de leurs descendances respectives, il faut qu’elles fassent preuve d’ingéniosité. « Les deux espèces réfléchissent pour survivre. Il y a au moins deux faucons à Chalon, et ils ne chassent pas qu’au Stade. Le pèlerin change sa stratégie, il va « taper » dans plusieurs endroits, il a une influence sur différents endroits de Chalon », poursuit-il. La spécificité du rapace diurne, c’est qu’il n’est rien moins que l’oiseau le plus rapide du Monde. Le vertébré ovipare fend en effet les airs à la vitesse de l’éclair quand telle est sa décision. « Il fait des piqués à plus de 300 km/h en parade ou en vol piqué, à partir d’une montgolfière avec fauconnier », explicite Alexis.

 

Un habitat artificiel qui devrait être multiplié par quatre à Chalon

Le nichoir installé à proximité du lac des Prés Saint-Jean n’a à ce jour réalisé aucun miracle, car sans appropriation afin d’y élever des petits. « Il faudrait trois-quatre nichoirs. On sait que Verallia serait prêt à en poser un, autrement il y a plein de pistes. Nous avons juste besoin de financeurs, nous pouvons en construire, comme cela a été fait sur le silo de Verdun-sur-le-Doubs », dixit Alexis.

 

Parade n’implique pas obligatoirement nidification

Une fois la saison hivernale consommée, comment se comporte ledit faucon dans la région ? «Sa présence est avérée de la montagne du Jura aux plaines alluviales, comme celle du Val de Saône où il a paradé, sans qu’il ne se soit passé quelque chose ensuite. Quand ce sont des nicheurs, ils retournent chez eux  dès février. Le couple le plus précoce a été observé à la Citadelle de Besançon, avec une couvaison entamée un début mars », formule Alexis.

 

Crédit photo : Alexis Révillon (cliché pris en 2013 dans le Doubs)

                                                                                             Michel Poiriault

                                                                                             [email protected]