Chalon sur Saône

La Beatlemania a repris goût à la vie à Chalon, par la grâce des Rabeats

La Beatlemania a repris goût à la vie à Chalon, par la grâce des Rabeats

Cinquante ans après les derniers concerts des Beatles, les Rabeats (formation engendrée en 1999) ont agencé une tournée pour 2016-2017, avec un nouveau spectacle entièrement dédié à leurs glorieux prédécesseurs. Samedi soir en la salle Marcel-Sembat de Chalon-sur-Saône, les « quatre garçons dans le vent » que sont Sly, Marcello, Dip et Flamm, ont rendu un vibrant hommage à John Lennon, George Harrison, Paul Mc Cartney et Ringo Starr. L’émotion était alors à son comble, avec du côté des protagonistes tenue vestimentaire, cheveux longs et coupe au bol ad hoc, comme jadis…

Un train d’enfer d’emblée, et toujours un climat bon enfant et chaleureux

Ce tribute band (un groupe qui s’efforce de donner la meilleure copie possible de ceux auxquels ils s’identifient) originaire d’Amiens a mis la barre très haut pour en tirer la substantifique moelle, avant d’en faire un grand festin. De round d’observation il n’y eut point, puisque c’est la chanson Cant’ buy me love qui fut positionnée sur la rampe de lancement, le reste étant à l’avenant, avec From me to you, A hard day’s night, Rock and roll music, Help, She loves you, Yesterday, Day tripper…Une première partie menée tambour battant et consacrée à la période des concerts du cultissime groupe de rock, qu’une puissance sonore un tantinet amoindrie aurait sans doute permis de moins écraser la mise en relief et en valeur…Historiquement parlant, en dix ans d’existence (de 1960 à 1970), décennie durant laquelle ils sortiront douze albums originaux et plus de deux cents chansons, les Fab Four devaient grandement abaisser leur vitesse de croisière, pour ne plus jurer que par les studios, ce de 1967 à 1970.

Ce qui explique que la seconde partie des Rabeats n’ait été inféodée qu’à cette époque.  Ambiance zen au début, via la pédale douce, traduite par l’immersion dans le nord de l’Inde à la fin des années 60 à la conquête de la méditation. Across the Universe, While my guitar gently weeps, Lucy in the sky with diamonds, Come together, Strawberry fields forever, Let it be, Back in the USSR., Get back, Don’t’ let me down, Hey Jude,  Yellow Submarine, Twist’n’shout, All you need is love…Cette incroyable richesse mélodique a rappelé quantité de souvenirs aux sexagénaires et septuagénaires, fans de la première heure. Tant et si bien que le motus et bouche cousue, de même que la station assise, ne furent pas pour beaucoup leurs comportements favoris. Que nenni ! Ils avaient mieux à faire : reprendre les refrains et se trémousser sur place, tellement l’immersion recelait de moments d’anthologie. Nullement insensibles et portés, outre leurs aptitudes artistiques, vers la libération de la joie de vivre et de l’humour le cas échéant, les Rabeats ont, à l’aide de leur omniprésente guitare ou de la batterie pour Flamm, accessoirement du piano pour Sly le chanteur attitré, fait montre d’une réelle capacité à la transcendance de l’ouvrage bien léché.

Un demi-siècle après, aucune ride ou ridule n’a dénaturé ce qui faisait fureur partout…Comme quoi le très bon survivra toujours aux  outrages du temps. Et ce n’est que justice !

                                                                                                     Michel Poiriault

                                                                                                     [email protected]