Chalon sur Saône
Portrait de Claude Rochat, Artiste en « Photo…Graphies et Pré…Textes !
Publié le 28 Mars 2017 à 07h56
Info-chalon.com lance tous les quinze jours une série de portraits de femmes et d’hommes de Chalon-sur-Saône ou du bassin chalonnais.
Aujourd’hui, c’est Claude Rochat, qui excelle dans l’art de la « Photo…graphies et pré…textes ». L’artiste expose ses œuvres parc Georges Nouelle - Place Mathias à Chalon-sur-Saône dans le cadre de l’opération « Les Rendez-vous du Parc » du 14 février au 31 Mai.
Mieux connaitre cet artiste suisse, mais aussi, connaître ses influences, ses inspirations, ses modèles… Claude Rochat s’est confié à info-chalon.com :
« Je suis âgé de 67 ans. Je suis d’origine Suisse né à Berne, donc suisse allemand. Ensuite, je suis parti habiter à Lausanne pour devenir suisse romand. J’ai donc deux langues maternelles, le suisse-allemand et le français. J’ai été pendant 18 ans, instituteur en Suisse, 10 ans en cours normaux et 8 ans pour l’enseignement spécialisé pour des enfants en difficulté. Ensuite, ma femme et moi, nous sommes venus en France pour réaliser un projet : nous sommes venus nous installer en Bresse en 1990 où nous avons acheté une ferme que nous avons rénové, pour créer un Centre Linguistique pour les Etrangers, afin qu’ils apprennent le français. Ce projet était à l’origine privé, il a très bien fonctionné car nous avons reçu plus de 1500 personnes venues du monde entier (américains, hollandais, anglais…) pendant des durées pouvant aller de 1 semaine à 4 semaines. Nous avons alors enseigné aux étrangers une pédagogie de la langue active pendant tous les cours mais aussi pendant les repas, excursions… Toute la journée, on était avec eux et on parlait en français afin qu’au bout de deux semaines pour certains, ils puissent penser en français avant de parler. Nous avons travaillé à ce projet pendant 17 ans à Fonteneau, un petit village situé entre Louhans et Cuiseaux. Nous étions aussi, les premiers en Bourgogne, à avoir fait des rénovations écologiques, par exemple nous avions fait installer 40 m2 de panneaux solaires thermiques, ainsi qu’un système de chauffage au bois automatique. Les stagiaires avaient beaucoup de confort avec piscine intérieur, chambres spacieuses, 4000 m2 de terrain, des étangs et lagunage… à disposition. De plus, on essayait de travailler sur l’eau, la nature, en ayant une démarche totalement écologique. Malheureusement, mon épouse est tombée malade en 2001 d’un cancer du sein. Nous avons continué néanmoins, mais cela devenait trop fatiguant pour elle et nous avons dû arrêter notre activité fin 2007, année où nous avons mis notre ferme en vente. En 2008, notre ferme a été achetée mais les personnes n’ont pas continué notre activité. Encore une fois, ma femme est de nouveau tombée malade ce qui a modifié tous nos projets. Nous sommes venus nous installer à Chalon-sur-Saône, mais malheureusement la maladie l’a emportée en 2009. Après son décès, j’ai rencontré Bernadette, avec qui je vis actuellement, j’ai donc recommencé une nouvelle vie, je me suis lancé dans une nouvelle passion qui est devenu mon art de prédilection « la Photo… graphies et Pré… textes ! ».
1- Comment l’art est-il entré dans votre vie?
Dès ma jeunesse quand à Lausanne, nous étions plusieurs copains à vouloir faire de la musique folk, nous avons suivi des cours de guitare et, à l’âge de 14 ans, je montais avec eux sur scène. Afin de diversifier l’instrumentation du groupe, j’ai eu l’occasion d’acheter une contrebasse à un musicien de l’Orchestre de Chambre qui me l’a «vendue» pour l’équivalent de … 200 euros (c’est tout ce que je possédais à l’époque). Et c’est en autodidacte que je m’y suis mis et ai pu accompagner d’autres groupes. Vers l’âge de 20 ans, j’avais envie de me lancer en solo et pour cela, je me suis remis à la guitare, ai acheté et fait construire une vielle à roue (instrument à cordes) à Lyon et un dulcimer à Paris. Et pendant 2 ans, j’ai constitué un nouveau répertoire en y incluant mes propres chansons et mélodies qui me venaient … la nuit ... en direct de ma tête ou de mon cœur. C’est à ce moment que j’ai pris conscience du phénomène de la créativité qui est en chacun de nous. Cela m’a lancé dans une carrière de semi-professionnel en plus de mon métier d'instituteur. De concerts en animations scolaires et en maisons de retraite, j’ai pu partager mon enthousiasme avec un public très varié, dans des situations toujours différentes qui m’obligeaient à m’adapter au public et non le contraire. Dans les années 80, un industriel ayant racheté un château sur les bords du Lac de Neuchâtel proposait des repas médiévaux à ses hôtes. Je lui ai donc suggéré de jouer le troubadour, ce qu’il a accepté immédiatement. Et me voilà animant des soirées originales où, gastronomie, chansons et contes faisaient bon ménage et surtout belles ripailles. Ayant choisi de m’installer avec ma famille en Bresse en 1990, j’ai peu à peu arrêté cette activité, remplacée, en 2005, par une nouvelle passion, mes enfants m’ayant offert un appareil photo numérique avec lequel je n’avais pas forcément envie de faire des photos de famille, mais le désir de m’exprimer d’une manière musicale et créative. On dit jouer d’un instrument, je voulais donc «jouer» avec mon appareil photo et l’ordinateur les deux sont maintenant intimement liés.
2- Quel artiste vous a influencé?
Je me sens comme un buvard et je m’intéresse donc à tout (ou presque), aussi bien à la musique, au graphisme, à l’architecture, à la peinture ou à la sculpture. J’aime ce qui me touche, ce que je ne comprends pas forcément mais qui m’interroge. Je suis curieux de tout, absolument tout peut m’influencer: une porte, une affiche, un reflet, un rythme, un son, une ambiance ou une atmosphère. J’ai suivi une formation de 7 ans sur la créativité avec Liliane Azinala, pianiste spécialisée en musicothérapie, qui m’a fait découvrir et surtout exprimer ma propre créativité. Cette expérience m’a donné une force et une confiance extraordinaires qui m’ont poussée, avec mon épouse, à créer un centre linguistique, en Bresse, pour les étrangers désirant apprendre le français en France. C’était notre chef-d’oeuvre, créé de toute pièce, avec une pédagogie personnelle, qui nous a donné l’occasion de toucher plus de 1500 personnes (de 10 à 85 ans) venues du monde entier, lors de séjours résidentiels de 1 à 4 semaines, pour apprendre et perfectionner notre magnifique langue française et, en plus, découvrir, avec notre petit bus, les richesses, la diversité et les attraits de la Bresse, la Bourgogne, le Jura, Lyon, Dijon et Chalon-sur-Saône! D’où mon intérêt pour toutes ces régions et leur patrimoine.
3- Par vos oeuvres photographiques que voulez-vous transmettre?
La joie, le plaisir, la curiosité. Faire réagir le visiteur-spec…acteur, l’interroger, le surprendre et, surtout, le « nourrir» car la culture est avant tout une de nos principales nourritures dont nous avons besoin pour avancer, évoluer, grandir et nous épanouir. Je dois ressortir d’une exposition (d’un concert, d’un spectacle ou d’une église) différent, changé, trans…formé et rechargé pour repartir dans la vie quotidienne. Toute ma démarche ne s’explique pas forcément avec des mots car elle s’adresse aussi à notre âme immatérielle mais pourtant bien présente en nous. C’est la prise de conscience du bien-être grâce à un sourire, un livre, une peinture, une musique, une danse ou une photo. Tout comme l’appareil photographique « imprime» l’image choisie, il est nécessaire que l’objet exposé «impressionne» pour permettre ensuite «l’ex…pression». C’est une loi de Vie.
4- Que défendez-vous dans la vie?
La Vie, ce phénomène absolument génial, puissant, fabuleux et étrange que personne ne peut expliquer et dont chacun de nous a la totale et absolue responsabilité. Tout un programme! Magnifique comme moteur et stimulateur.
5- Quels sont vos futurs projets?
Cet été, une 2ème exposition-installation dans la petite station thermale d’Allevard qui me donne toute confiance pour exposer mes photos en plein-air, dans un bassin ou sur la vitrine d’une artiste mosaïste. Avec des photos prises sur place mais, bien évidemment, arrangées à ma façon … avec des matériaux différents.
Après, on verra car il faut parfois un peu provoquer l’événement si on désire partager ce que l’on fait. Car exposer c’est aussi … s’exposer!
6- Vous êtes d’origine suisse, vous faîtes de la photographie à Chalon (berceau de la photo) est-ce que cela a un sens pour vous?
Evidemment, puisque je me suis engagé au Conseil des Sages pour mettre en évidence le tourisme dans notre ville et porter la découverte de Nicéphore Niepce au niveau mondial car ce qu’il a fait, c’est offrir généreusement ses recherches et trouvailles au monde entier, sans royalties, sans droit d’auteur, quitte à se ruiner! Et, actuellement, qui n’a pas son appareil photo ou son portable à portée de main ! Nous lui devons énormément car il y a vraiment un avant et un après la 1ère prise de vue du Gras en 1824! Cette invention en plus d’être géniale ne fait de mal à personne, a fait et fera encore sourire des centaines de générations sur terre.
Coordonnées personnelles:
tél: 03 85 46 74 55
mail: [email protected]
J.P.B
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