Chalon sur Saône

Enfant chéri de la variété, Vianney a eu devant lui des Chalonnais très à la hauteur

Enfant chéri de la variété, Vianney a eu devant lui des Chalonnais très à la hauteur

« Pas là » ? Oh que si, et plutôt deux fois qu’une ce vendredi soir à Chalon-sur-Saône dans une salle Marcel-Sembat pleine comme un œuf ! La coqueluche Vianney a, sans musiciens, fait rarissime à ce niveau, assuré son récital avec majesté du haut de ses vingt-six ans. Un bonheur insondable pour ses nombreux zélateurs, trop heureux d‘être à pareille fête en traitant d’égal à égal avec leur idole.

Alice on the roof bien mieux qu’un amuse-gueule

 

Mais l’auteur-compositeur-interprète, vainqueur du trophée de l’artiste interprète de l’année glané aux Victoires de la musique 2016, sait s’entourer, et parfois donner leur chance, à des coreligionnaires aux capacités à exploiter. C’est pourquoi en première partie la chanteuse belge Alice on the roof, dont le parcours lors de la 3ème édition de The Voice Belgique a été stoppé net au stade des demi-finales, a fait entendre une voix apte à retenir l’attention, carburant aux sonorités pop/électro/rock. Après seulement deux ans au service de la musique, et un seul album –Higher- porté sur les fonts baptismaux au mois de janvier 2016, Alice possède des atouts vocaux qui aspirent au développement durable. C’est tout le mal qu’on lui souhaite…

 

Un ambassadeur de la chanson française tirée au cordeau

 

Ainsi conditionné, le public, en grande partie debout dans la fosse pour une communion encore plus charnelle, pouvait trouver son régime de croisière sans forcer outre mesure. Vissé à une guitare, qu’elle soit électrique ou acoustique, virevoltant en dessinant des arabesques sur la scène, intenable lorsque le rythme s’accélérait et devenait plus percutant, le feu follet Vianney aura abondamment fait usage de la poésie contemporaine dont il est désormais coutumier. Histoire  que l’avalanche de chansons notoirement connues entraîne une libération immédiate et inconditionnelle des hormones du plaisir à n’en plus finir dans le camp d’en face.  Son double, en quelque sorte, tant les titres consommés par le héros du jour s’avéraient familiers aux entendeurs. Je te déteste, Veronica, Les gens sont méchants, J’m’en fous, Dumbo, Tombe la neige, Sans le dire…espèce de fondu enchaîné  puisé dans ses deux albums réalisés en studio (Idées blanches, 2014, disque de platine, et Vianney, en 2016, double disque De platine), avec bien entendu Pas là, cette fameuse chanson l’ayant catapulté aux avant-postes. Il a souvent été question d’amour torturé, et des problématiques qui en découlent, mais l’ambiance ne devait pas être plombée pour autant. Dans sa quête effrénée somme toute d’inaccessible, le chanteur obtient sans coup férir l’assentiment de spectateurs qui ont pour lui les yeux de Chimène à longueur de temps.  Et chacun de s’en retourner la conscience  tranquille avec le sentiment du devoir accompli, ban bourguignon et témoignages ultra-passionnels à l’appui dans les travées.

                                                                                                       Michel Poiriault

                                                                                                       [email protected]