Chalon sur Saône

Ils avaient tous vingt ans dans leur tête vendredi à Chalon...et bien leur en a pris !

Ils avaient tous vingt ans dans leur tête vendredi à Chalon...et bien leur en a pris !

Préambule d'une tournée, le spectacle On a toujours 20 ans a pris pour cible le Parc des Expositions de Chalon-sur-Saône le vendredi 19 mai en deux temps, faisant du réceptacle le dernier endroit où l’on chante et se désennuie à gogo. L'opportunité de retrouver lors de cette première de vieilles connaissances, mais pas seulement, la philosophie du rendez-vous ne se voulant pas restrictive.

 

Le mélange des genres, l'ADN du show à ne pas dormir debout

Pour sûr, l'âge des spectateurs aux yeux illuminés en a pris un sérieux coup, vu les innombrables souvenirs et réflexes que le déballage de chansons a remis au-dessus de la pile dans le capital émotion de tout un chacun, ce plusieurs heures durant ! Chansons appartenant à leurs propagateurs, reprises (de Gilbert Bécaud, Pierre Bachelet, Ginette Reno...), à l'impact réactivé par des interprètes, pour la très grande majorité, que la chanson française se doit de saluer bien bas, titres inédits... Si la remontée à la surface de textes et mélodies frappés à jamais du sceau de l'acquiescement général a fait son œuvre, il n'en reste pas moins vrai que la parole fut donnée à des chanteurs non encore cernés par la popularité. A l'instar du jeune et fougueux Nicolas Pelletier, complètement imbibé de la culture musicale en question. L'accordéon, grâce à Gilou, Damien Poyard, Benoît Chabod, Benjamin Durafour, Elsa Gourdy, Sébastien Farge, Aurélien Noël, Karène Neuville et Catherine Prud'homme, a quant à lui, réussi dans son entreprise de modernisation, prouvant par A + B qu'il restait un instrument indissociable de la virée festive. Présenté de voix de maître par l'inégalable Julien Lepers (8700 émissions de Questions pour un champion en 28 ans!), On a toujours vingt ans est le creuset d'une symbiose . Nous en voulons pour preuve le toujours très performant Pierre Douglas, perpétuellement à l'affût des coups de griffe concernant l'actualité politique.

 

Une revue d'effectif de derrière les fagots

Du côté des chanteurs-chanteuses les succès sont tombés dru. Alain Turban mettant sur un piédestal Santa Monica, Michel Orso avec son Angélique, la candidate française du Concours de l'Eurovision 2015 Lisa Angell magnifiant entre autres La quête, de Brel, Jean-Jacques Debout réaffirmant : Pour moi la vie va commencer. Reprenons notre respiration, et en avant toute pour Monsieur Didier Barbelivien, grand pourvoyeur de chansons pour ses coreligionnaires, et qui a su se ménager des morceaux d'anthologie par Jean de France, Elle, A toutes les filles, Les violons du passé...interposés. Dur challenge à relever pour Nicolas Pelletier que de lui succéder chronologiquement, mais baptême du feu assumé avec maîtrise au moyen de deux titres, l'un chanté par Joe Dassin, et l'autre, par Claude François. Esther Galil a pour sa part succombé au somptueux titre Le jour se lève. S'agissant de Michel Monaco, il a, les yeux dans les yeux, déclaré qu'il y a 100.000 façons de vous dire je t'aime. Mazette ! Très attendu, Jean-Luc Lahaye en a rajouté une couche avec Femme que j'aime, Appelle-moi Brando, Papa chanteur, Débarquez-moi. L'estocade finale incombait à Linda de Suza, impériale avec Le Portugais, L'étrangère, Tiroli-tirola...Comment, dans ces conditions, c'est-à-dire avec un orchestre dirigé par Mathieu Chocat, ne pas prendre fait et cause pour des instants magiques peuplés de tant de choses ?

 

Des intervenants pas officiellement prévus

Et puis il eut des impromptus. Gilles Dreu invité à redonner brièvement vie sur scène à sa chanson Alouette par exemple. Ou alors Fabien Lecoeuvre (chroniqueur télé chez Patrick Sébastien, radio, écrivain, liste non exhaustive), lequel glissa au passage que l'émission de France 2 Les années bonheur continuerait à la rentrée, avec sans doute moins de dates (trois-quatre dans la saison), mais avec une durée plus longue. Frédéric Zeitoun, chroniqueur de Télématin sur France 2 pour ne citer que cette fonction, devait dévoiler la teneur de deux titres qui font partie d'un album bien à lui. Quitte à nous répéter, la chanson, il n'y avait que cela de vrai !

Michel Poiriault

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