Chalon sur Saône

Rencontre avec le président de la FFB BTP 71, Fabien Rossignol

Rencontre avec le président de la FFB BTP 71, Fabien Rossignol

A l’occasion des Coulisses du Bâtiment, votre infochalonniste a pu faire la connaissance d’un homme qui gagne à être connu : le président de la FFB BTP 71, Fabien Rossignol.

« Il n’est de richesse que d’hommes ». C’est ce que, Jean Bodin, brillant juriste – et démonologue à ses heures perdues ( !) – écrivit dans Les six livres de la République, pour dire que la puissance d’un Etat dépend au principal de sa démographie, donc, quelque part, d’une…natalité de clapier. C’est désormais l’espèce de mantra que ressortent à tout bout de champ des « managers » soi-disant « défenseurs d’un humanisme d’entreprise »* ou encore des gourous des relations humaines peinant à dissimuler leur manque d’épaisseur et qui ne font jamais que démontrer en citant ainsi Bodin, qu’en plus de ne l’avoir pas lu, ils ne l’ont pas compris… Et c’est quelque part le symptôme de ce que l’on vit une époque assez formidable, mais pas forcément dans le bon sens de ce dernier terme…

Pour dire que la force d’une entreprise ou d’un secteur de l’économie dépend des femmes et des hommes, de leurs compétences et de leur savoir-faire, le très accessible et très affable Fabien Rossignol n’a pas besoin de psalmodier une phrase de Bodin sortie de son contexte. Il suffit de l’observer en douce, lors des Coulisses du Bâtiment par exemple, pour comprendre qu’à ses yeux le monde que défend l’organisation professionnelle qu’il préside dans le département (la FFB BTP 71) repose sur les femmes et les hommes qui, jour après jour, travaillent sur les chantiers, pour, par exemple, rénover une structure ou encore en livrer une, dans les délais impartis de préférence. Chaque mot, chaque geste à l’égard des femmes et des hommes du Bâtiment est une forme de remerciement, à tout le moins marqué d’un sceau : celui du respect.

Dans un percutant essai, Le fil de l’épée, Charles de Gaulle écrivait en substance, à juste titre d’ailleurs, qu’on reconnaît un mauvais chef à ce qu’il se préoccupe de détails. Fabien Rossignol, lui, ne se préoccupe pas de détails. En revanche, il fait confiance à ceux qu’il appelle ses collaborateurs – et non pas salariés – pour les régler. Et ce n’est peut-être pas pour rien que les Coulisses du Bâtiment ont été le succès que l’on sait. Savoir s’entourer, disait l’autre, c’est sans doute une qualité, sinon la qualité fondamentale quand on souhaite mener à bien quelque chose de significatif.

Quoi qu’il en soit, avec lui, la FFB BTP 71 ne s’est manifestement pas dotée d’une présidence en solde, au rabais, décliniste. Le Bâtiment, il fait plus qu’afficher une volonté de le promouvoir : il le promeut de fait, sans éructer contre tout et rien, sans se plaindre, en mettant en avant ce qui fait la richesse de ce secteur, la grandeur des métiers qu’il regroupe. Bref, loin de voir le verre à moitié vide, il voit les choses sous un autre angle, positif. Même s’il n’est pas non plus à côté de la plaque, loin s’en faut. Pour s’en convaincre, il n’est juste qu’à l’écouter parler de la mauvaise passe qu’a connue le Bâtiment, à la suite de cette crise des subprimes, en 2008, qui a porté de mauvais coups à l’économie en général, et au secteur de la construction en particulier. Rien moins qu’un drame humain, avant d’être purement économique. Une mauvaise passe dont il espère qu'elle relève du...passé.

Quand il voit qu’au bas mot 600 jeunes se sont déplacés pour visiter le chantier de la rénovation de l’Espace des Arts, il est aux anges, Fabien Rossignol. Face à un tel succès, il pourrait, c’est la mode chez certains indélicats, tirer la couverture à lui, se pousser du col, récupérer la mise. A mille lieues de cela, quand vient le moment de discourir, il insiste sur le travail en amont de toute l’équipe de la FFB BTP 71, « sous la houlette du Chef d’orchestre » Christophe Arqué. Il remercie, chaleureusement, les membres du conseil d’administration de son organisation, sur le pont dès l’aube. Il n’omet pas de rendre ce qu’il leur appartient aux parrains du BTP qui, faut-il le préciser, n’ont rien à voir avec le Don Corleone de Coppola, puisqu’il s’agit d’anciens chefs d’entreprise du secteur à ce point amoureux de leurs métiers respectifs qu’ils reviennent facilement les présenter à ceux souhaitant les connaître, lors de journées portes ouvertes. L’élégance, qu’on appelle ça. Bref, Fabien Rossignol a un mot pour chacun de ceux qui, il l’espère, ont contribué à faire que des jeunes choisissent un jour l’un des métiers d’un secteur qui recrute, dont les emplois ont la particularité, non négligeable, de ne pas être délocalisables. Ce qui était, souligne-t-il, l’objectif principal des Coulisses du Bâtiment. Un objectif auquel ont concouru des femmes et des hommes aimant leur métier, ses valeurs, et soucieux de transmettre leur passion.

Samuel Bon

*Lire l’article des Echos :

https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-146299-le-mauvais-mantra-des-drh-il-nest-de-richesse-que-dhommes-1188724.php