Chalon sur Saône

"S'il se passe quelque chose" durant le spectacle de Vincent Dedienne ? Oui, sans l'ombre d'une hésitation...

"S'il se passe quelque chose" durant le spectacle de Vincent Dedienne ? Oui, sans l'ombre d'une hésitation...

A Chalon-sur-Saône le 10 février 2017 au Théâtre Piccolo pour que son spectacle « S’il se passe quelque chose » s’enracine dans la conscience collective du mieux possible, l’humoriste Vincent Dedienne a remis le couvert ce mardi soir en la salle Marcel-Sembat. Il a dans les deux cas fait salle comble, avec le même seul-en-scène. Bien lui en a pris, puisque son public a ri de bon cœur à ses saillies verbales.

Une prouesse de haut vol

Le natif de Mâcon était en pays de connaissance à Chalon dont il a conservé plein de souvenirs heureux, cette étape transitoire lui rappelant notamment son premier spectacle écrit à l’âge de 14 ans à l’internat du lycée Mathias…ainsi que sa première pelle roulée sur le parking de la salle Sembat ! Vincent Dedienne n’aura eu de cesse tout au long de sa prestation tenant en haleine ses partisans, de brandir la carte de l’autoportrait. Cette mise à nu (au propre comme au figuré !) n’a pas manqué de sel, durant laquelle l’autodérision et l’autoflagellation ne devaient pas accoucher d’une souris. «Le début est très fort, mais après vous verrez, ça se tasse ! », pour ne prendre que ce seul exemple. S’il reconnaît que son spectacle n’aidera pas les spectateurs à vivre, il ne les empêchera pas pour autant de vivre. Avant d’indiquer très pince-sans-rire que son heure de gloire est arrivée : «On est trois de Mâcon à avoir percé, Antoine Griezmann, Lamartine, et moi. » Comme on peut le subodorer, le parcours de celui qui a eu une enfance un peu solitaire, est entré à 18 ans dans une école de théâtre, a commencé d’idolâtrer très jeune Muriel Robin et adore les actrices, possède tous les ingrédients pour que chaque fait saillant devienne risible, dédramatisation à l’appui. Alerte et imprévisible, l’écriture se faufile élégamment entre les accrocs existentiels, prenant systématiquement le contre-pied de la tangibilité. Exit la trivialité ou les propos de seconde zone, en revanche bienvenue à la finesse d’esprit. Dans la salle ça fait très souvent tilt, on rit à gorge déployée. Et ce qui devait arriver arriva au terme d’un déballage n’engendrant jamais la morosité. Standing ovation et ban bourguignon sacralisaient l’œuvre réalisée…parfois en talons aiguilles ! « On naît, on meurt, et puis c’est tout, et s’il se passe quelque chose entre les deux c’est mieux ! » Comment ne pas abonder dans son sens ?

                                                                                                   Michel Poiriault

                                                                                                   [email protected]