Chalon sur Saône

Anne Roumanoff se faufilera à travers les méandres du rire ce jeudi 23 novembre à Chalon

Anne Roumanoff se faufilera à travers les méandres du rire ce jeudi 23 novembre à Chalon

Dans l’Evangile selon St Jean, il est notamment spécifié ceci : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Anne Roumanoff reprendra à son compte ce jeudi 23 novembre à 20h30, salle Marcel-Sembat à Chalon-sur-Saône, la citation en lui soustrayant la seconde partie. Elle aussi évangelisera, mais pas obligatoirement dans le même ordre d’idées…Interview pour info-chalon.com

Votre spectacle “Aimons-nous les uns les autres” n’est-il pas, en somme, une gageure ?

« Bien sûr ! Ce titre est ironique. Il y a beaucoup de tensions actuellement dans la société française, ça ne vous aura pas échappé (rires). Ce spectacle parle de la vie quotidienne et de la difficulté à supporter les autres que ça soit dans le travail, dans le couple ou la famille. » 

 

 

Une femme qui parle des femmes, comment les hommes doivent-ils appréhender ce one-woman-show ?

« Déjà je parle beaucoup des hommes dans mon spectacle, je trouve le sujet passionnant. Les hommes rient d’ailleurs beaucoup d’eux-mêmes et des femmes. Cela dit, je remarque que souvent j’ai un peu plus de femmes que d’hommes qui viennent assister au spectacle. 

Je dresse des portraits d’êtres humains, hommes et femmes, en prise avec les problèmes quotidiens : vie sexuelle, éducation des enfants, crise économique, mariage gay, papiers administratifs… » 

 

De quelle manière la gent féminine réagit-elle ?

« Les femmes me voient souvent comme une bonne copine avec qui elles ont un sentiment de proximité. Comme je le dis dans le spectacle, « je ne suis pas une menace pour les autres femmes ». Le fait que je parle à voix haute des difficultés de la vie des femmes est très libératoire pour elles, je pense. Souvent, après le spectacle, on me dit « J’ai eu une journée difficile, j’ai tout oublié grâce à vous."

 

 

Dans la société française n’avez-vous qu’à vous baisser pour collecter les écarts de conduite, et les transformer ensuite à votre sauce ?

« Malheureusement ça n’est pas si simple. Il y a plein de thèmes qui peuvent être des sujets de sketchs mais après il faut trouver l’angle pour traiter les choses.  

L’humour c’est un miroir qu’on tend à la société. La société change, la manière de faire l’humour aussi. 

Les thèmes que j’aborde dans mes sketchs aujourd’hui ne sont pas les mêmes que ceux que j’abordais à mes débuts. Lorsque j’ai commencé dans ce métier, j’avais 22 ans je parlais surtout de mecs, de régimes, du couple… Aujourd’hui je parle plus de politique et d’actualité. Et puis j’essaie aussi de proposer de nouvelles choses au public, de me surprendre pour le surprendre lui aussi. »

 

 

Toutes ces tranches de vie ont-elles été coécrites, et subi des modifications depuis le départ ?

« Bien sûr, c’est un spectacle qui évolue constamment car il est très ancré dans l’actualité et comme l’actualité bouge en permanence, le spectacle change un peu tous les soirs, surtout le sketch du radio bistro où je consacre un grand passage à Emmanuel Macron. Après pour les autres sketchs, il m’arrive de les modifier en fonction de l’actualité mais c’est surtout le public qui décide, en fonction des réactions, je vais modifier le sketch ou parfois même le supprimer. Je m’inspire également de mes expériences personnelles mais le but n'est pas de raconter ma vie sur scène. » 

 

 

Trente ans après vos débuts, éprouvez-vous toujours le même plaisir à mettre le doigt là où ça fait mal, et sur quels critères vous basez-vous pour que le public morde à l’hameçon ?

« Mon humour a beaucoup évolué au fil du temps. Je continue de m’inspirer de tout ce qui se passe dans la vie quotidienne, mais cela fait plusieurs années maintenant que je traite davantage des problèmes sociaux et de politique dans mes spectacles. Je tiens à ce que dans chaque sketch, il y ait un petit message. »

 

 

Le Français moyen est-il naturellement porté sur l’humour ?

« Avec cette actualité anxiogène, les gens ont besoin de rire. Ils sont souvent très reconnaissants qu'on arrive à dédramatiser tout ça. Le rôle de l'humoriste, s'il y en a un, c'est d'aider à supporter la réalité. Nous sommes avant tout là pour divertir, faire oublier aux gens leurs soucis. 

Souvent les gens m'arrêtent dans la rue pour me dire "surtout continuez, on a besoin de rire".

 

Réfléchissez-vous d’ores et déjà à votre futur spectacle ? Où vous retrouver ces temps-ci, et plus tard ?

« Un peu de partout ! (Rires) je suis en tournée jusqu’en juin 2018, je travaille en ce moment sur mon prochain spectacle, je suis sur Europe 1 tous les samedis entre 11h et 12h30, je viens de sortir un nouveau livre aux éditions du Cherche-Midi, je prépare également un film…J’ai trouvé le sujet des dix prochains sketchs de mon nouveau spectacle, il ne me reste plus qu’à les écrire. »

 

Infos

Il reste des places à 45,00 euros. Contacter A Chalon Spectacles : 03.85.46.65.89, ou [email protected]

 

                                               

Crédit photo : Joanne Azoubel et Stéphane de Bourgies                                                                     

 

                                                                      Propos recueillis par Michel Poiriault

                                                                      [email protected]