Chalon sur Saône

Sandrine Collette, à l'occasion de la sortie de son livre "Juste après la vague", sera samedi à Chalon-sur-Saône

Sandrine Collette, à l'occasion de la sortie de son livre "Juste après la vague", sera samedi à Chalon-sur-Saône

Chacun de ses romans est très attendu par la presse qui l'encense, tout comme des lecteurs fans très nombreux à Chalon-sur-Saône et sa région. L'interview info-chalon.com...

Depuis Les ‘Noeuds d'acier’, Grand Prix de littérature policière 2013 et best-seller dès sa sortie, vous publiez un livre par an, quel est votre secret ?

D'avoir attendu 40 ans avant de publier. J'ai toujours écrit mais je ne me sentais pas prête jusque-là à tenter de trouver un éditeur. Du coup, j'ai l'impression que ça bouillonne, que j'ai plein de choses à écrire. Et puis j'ai du temps, car le succès des ‘Noeuds d'acier’ m'a permis d'arrêter de travailler. C'est plus facile quand votre esprit n'est pas accaparé par un autre métier et que votre énergie n'est pas dévorée par ailleurs. 

Y a-t-il des lieux, des rituels, qui favorisent votre inspiration ?

Des rituels, non. Ou peut-être : pas encore ! Je peux écrire n'importe où et n'importe quand. Pour l'inspiration, sans doute la vie à la campagne, et plus précisément dans le Morvan, est-elle source de beaucoup d'idées dans la mesure où j'utilise toujours la nature dans mes romans (ce ne sont pas des romans urbains). Plus que tout, je dirais qu'il faut que je m'ennuie, mais dans le bon sens du terme. Quand vous êtes en train de courir derrière une masse d'activités et de choses à faire, votre imagination n'a pas de place. Il n'y a pas de temps pour elle, pour qu'elle invente, qu'elle construise des mondes. S'ennuyer, c'est ouvrir la porte à la création.

Vous avez déclaré que vous avez toujours aimé raconter des histoires, comment saute-t-on le pas de s'adonner à l'écriture et de publier ?

Sans doute à force de lire des romans qui vous enthousiasment et dont vous vous dites, à un moment : "moi aussi, je voudrais essayer". Plus encore, parce que c'était un vieux rêve et que le pire de tout, c'est de ne pas tenter de réaliser ses rêves. 

Au vu du rythme de parution et de l'accueil enthousiaste de chacun de vos écrits, pas d'angoisse de la page blanche pour vous ?

Non, au sens où la page blanche, pour moi, concerne l'écriture. En revanche, j'ai souvent eu l'angoisse de l'idée blanche. C'est plus difficile pour moi d'inventer et de construire une histoire, que de l'écrire. C'est un peu exagéré mais je pourrais dire que je souffre dans l'idée alors que l'écriture est une joie intense.

L'action de votre précédent roman ‘Les Larmes noires sur la terre’ se déroule dans une ville-casse ; ici, il est question de catastrophes naturelles, de montées des eaux, d'exil et de choix impossibles, ce sont des prédictions ?

J'espère que non ! D'ailleurs, je ne suis pas vraiment un pas en avance sur la réalité : cela fait des années que l'on parle de méga tsunamis et de raz-de-marée géants, cela fait des années que l'on sait que des gens démunis vivent dans leur voiture. C'est seulement une capacité à observer ce qui se passe et peut-être à l'enrober un peu pour en faire un roman percutant qui ait l'air d'un "simple" roman noir, mais qui donne aussi à réfléchir. 

Dans Juste après la vague, pour quels personnages avez-vous le plus d'affection ?

La surprise de l'écriture, c'est que l'on s'attache à des personnages avec lesquels, au départ, on n'a pas forcément d'affinités. Pourquoi certains plus que d'autres ? Et pourquoi mes personnages "préférés", s'il y en a, ne seront pas les mêmes que pour les lecteurs ? C'est une question de résonance. Cela dépend de notre façon de les regarder, de ce qu'ils font vibrer en chacun de nous. Je ne sais pas répondre à cette question car j'ai fini par avoir de l'affection pour mes onze personnages.  

Vous serez à Chalon-sur-Saône, samedi 3 février, c'est important pour vous de venir à la rencontre de vos lecteurs ? 

Oui, et d'autant plus dans ma région. J'y ai d'ailleurs des lecteurs fans et c'est presque un rendez-vous, une petite fête que de les retrouver à chaque nouvelle parution. Certains deviennent des amis de loin en loin, on discute livres mais pas seulement : de la vie, de l'avenir, des peurs, des espoirs. Il y a aussi de nouvelles têtes et je vois que mes romans touchent de plus en plus de monde, peut-être depuis qu'ils sont moins identifiés thrillers que romans noirs. Écrire est une activité très solitaire et retrouver des êtres humains, ça fait du bien...

Propos recueillis par SBR - Photo portrait transmise par Sandrine Collette - Crédit photo : JM Jaclot