Chalon sur Saône

ANGIOPLASTIE A CHALON - Les coeurs de centaines de Chalonnais ont battu à l'unisson...

ANGIOPLASTIE A CHALON - Les coeurs de centaines de Chalonnais ont battu à l'unisson...

Ce mercredi soir, la salle Marcel Sembat a résonné au son de l'angioplastie en présence du géographe de la santé, Emmanuel Vigneron. L'universitaire n'a pas fait dans la dentelle pour pointer les responsabilités dans le dossier de l'angioplastie coronaire à Chalon sur Saône et pour tout le nord de la Saône et Loire.

Après un mot d'accueil de Gilles Platret, qui a rappelé "qu'on ne demande pas une faveur mais une égalité de justice", en présence de plus de 800 personnes, Arnaud Dellinger, Président de la Commission Médicale du centre hospitalier William Morey, a lancé Emmanuel Vigneron, professeur universitaire et spécialiste des questions de santé. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'universitaire n'a pas fait dans la dentelle, même si il a revendiqué se "contenter du factuel, des chiffres, et les chiffres, les statistiques parlent seuls. Les faits sont ce qu'ils sont et mon rôle est de dire ce que les choses sont". 

Un message clair et affirmé afin de pointer les responsabilités dans ce dossier qui place la Saône et Loire parmi les départements français les moins équipés en angioplastie-coronaire. "La difficulté de l'accès aux soins est criante et la Saône et Loire se situe à la 75e place du territoire métropolitain. Vous allez me dire il reste encore 25 départements derrière.. sauf que comparer la Saône et Loire à la Lozère n'a aucun sens ! Les autres départements sont très peu peuplés ou disposent en périphérie immédiate d'une offre. La Saône et Loire est le département le plus mal placé parmi les plus peuplés". 

Pendant une demi-heure, le professeur universitaire a pointé l'irresponsabilité étatique qui préside dans les changements de décisions, "c'est un non sens total" avant de rappeler "qu'une unité de soins intensifs en cardiologie ne peut exister sans angioplastie coronaire et vice versa". 

La preuve par 4 

Chiffres à l'appui, croquis et même projection en fonction des différentes implantations, à Dijon, Mâcon et Chalon sur Saône, tous les arguments plaident en faveur de Chalon sur Saône et surtout en faveur de la Saône et Loire. "En implantant l'angioplastie coronaire à Chalon sur Saône, c'est 50 % des habitants de la Saône et Loire qui disposeraient de l'outil... et 50 % de la population de la Saône et Loire, ce n'est pas 50 % de la Lozère. Ce sont plus de 200 000 personnes qui auront accès aux soins !". 

En l'espace de quelques minutes, Emmanuel Vigneron a pulvérisé tout l'argumentaire avancé par l'Agence Régionale de Santé et les détracteurs du dossier chalonnais.

Une menace sur Mâcon ? Les bras m'en tombent... 

Jouant l'ironie, le sarcasme et s'appuyant sur des données concrètes, Emmanuel Vigneron a légitimé l'action menée par les Chalonnais et tout le nord du département. "On prétexte Mâcon considérant que Mâcon exerce une attractivité sur d'autres départements. C'est quoi cette connerie ? Heureusement que Mâcon exerce une attractivité sur les départements voisins compte tenu de sa position géographique, et heureusement pour Mâcon qu'elle attire les autres départements puisqu'elle n'attire pas depuis chez elle". 

S'en est suivi, un échange avec la salle. Des échanges chaleureusement applaudis et qui ont fait consensus... 

Laurent Guillaumé