Côte chalonnnaise

L'impact du changement climatique sur la viticulture bourguignonne

L'impact du changement climatique sur la viticulture bourguignonne

Yves Richard, professeur de géographie, responsable du Centre de recherche de climatologie de l'Université de Bourgogne, et Benjamin Bois, enseignant à l'Institut universitaire de la Vigne et du Vin Jules-Guyot à l'Université de Bourgogne, étaient mercredi à la Cave de Buxy les invités de la Communauté de communes Sud Côte Chalonnaise et de l'Agence d'urbanisme Sud Bourgogne pour une conférence passionnante sur les conséquences du réchauffement climatique sur la filière viticole.

Le constat est aujourd'hui partagé: le réchauffement climatique est à l'oeuvre, et il impacte le cycle de la vigne, et in fine, la qualité et le profil des vins. Les conférenciers ont listé les effets délétères du changement climatique, qu'ont pu déplorer nombre de vignerons de la Côte Chalonnaise au cours des dernières années: orages de grêle détruisant une partie des récoltes, pluies violentes, pression accrue des maladies de la vigne, bouleversement du cycle végétal...Côté positif, on retiendra des vendanges plus précoces, conséquence d'une maturation plus rapide des baies, et donc moins "à risque", et des vins plus ronds, plus gourmands, aux tanins plus mûrs, et plus agréables à déguster jeunes. Il reste cependant que l'évolution du climat pose de nombreuses questions, notamment en termes de modification du style des vins. L'exemple des bourgognes rouges de 2003, année caniculaire, est à cet égard édifiant: le fruité naturel du pinot noir a fait place à des notes "sudistes" évoquant parfois, les épices en moins, les syrahs de la Vallée du Rhône.

Sur le plan national, l'INRA et France Agrimer conduisent des travaux sur ce sujet, qu'ont évoqués les conférenciers. Il a été question des adaptations des comportements en amont pour limiter le réchauffement (réduction des déplacements polluants, amélioration des bâtiments, circuits courts en agriculture etc...) et des ripostes possibles en aval (reconfiguration des vignoble, adaptation de l'encépagement aux nouvelles conditions climatiques...) "Faire exploser les zones d'appellation n'est, de mon point de vue, pas acceptable", a plaidé Benjamin Bois. La conférence a été suivie par une soixantaine de personnes, élus, vignerons et techniciens des collectivités, et précédée par des ateliers de réflexion et de dégustation. C'est Daniel Duplessis, Président de la CCSC, à l'origine de cette initiative, qui a accueilli les participants.