Côte chalonnnaise
Meilleur ouvrier de France 2008 en sculpture d’Art, portrait d’Alain Longet, artiste chalonnais.
Publié le 06 Avril 2017 à 23h00

« J’aime le contact avec les jeunes afin de dénicher les artistes talentueux de demain ! » (Alain Longet)
Alain Longet est un artiste qui, au cours de sa vie, a touché un peu à tout : la sculpture, la musique, la peinture… Cet artiste dont la créativité est sans limite, réalise ses œuvres aussi bien sur commande que d’après son imagination. Doué d’un réel talent, ce maître d’œuvre n’hésite pas au Lycée Julien de Balleure à encadrer des jeunes, afin de leur faire partager sa passion de l’Art avec un grand « A ». D’une grande simplicité, découvrez, le portrait de ce passionné, un véritable joaillier de l’inox. C’est avec une grande franchise et sans manier la langue de bois que cet artiste s’est confié à info-chalon.com.
« Je suis un pur chalonnais. Je suis né en 1950 dans la maison de ma grand-mère à Saint Gobain et j’ai toujours vécu en France. Par contre, je descends d’une lignée d’artistes suisses du côté de mes grands parents dont l’un était artiste peintre et l’autre un grand violoniste. L’un était de Genève et l’autre de Lausanne, j’ai d’ailleurs, toujours des cousins en Suisse que je fréquente, l’un est vigneron (côté Lausanne) et l’autre est transporteur (Genève). Mon père était également créateur-sculpteur et un très bon accordéoniste. Jeune, j’ai effectué toute ma scolarité à Chalon-sur-Saône, d’abord à l’école de Bourgogne, ensuite à l’école de la Citadelle pour terminer à l’école des Aubépins. Ensuite à 13 ans, mon père m’a immédiatement trouvé un boulot pendant 3 ans dans la filière de la fonderie comme apprenti mouleur et noyauteur, ce qui consistait à faire des moulages de pièces (pièces d’Art, carters de tracteurs…). Je pratiquais déjà l’art à cette époque car discrètement, sans rien dire à personne, je faisais mes propres moules. Pour tout dire, j’ai commencé l’art à l’âge de 3 ans avec mon père qui réalisait des sculptures en glaise, puis à l’âge de 6 à 7 ans, quand j’ai commencé à tordre des morceaux de fils de fer, pour faire les figurines de mes propres soldats (jouet).
Mais je dois l’avouer, au début, j’étais plus musicien qu’artiste sculpteur. Avec mon frère, à l’âge de 12 ans, nous avons acheté une guitare chacun et nous nous sommes mis tout seul à apprendre la musique, le solfège, les accords. Nous avons monté chacun un groupe. Moi c’était Eclipse, ensuite Ambiance… et j’ai persisté dans la musique jusqu’à l’âge de 28 ans. J’ai travaillé à radio-Chalon et je faisais des concerts en même temps avec un accordéoniste très connu de l’époque Guy AESCJHLIMAN.
Mon meilleur souvenir dans la musique ? C’est d’avoir joué pendant des années avec Jacky Robardet le saxophoniste de Johnny Halliday ! Ensemble, on écumait tous les bals et les réveillons, du côté de Bourg Saint Maurice, c’était des grands moments !
Je bascule dans l’art à l’âge de 28 ans où le virus me prend vraiment et je me dis à partir de maintenant je ne fais que de l’art. J’ai tout appris moi-même, je me suis construit tout seul. J’ai travaillé dur, cela n’a pas été toujours facile. J’ai commencé par les dessins, les toiles, la peinture et ensuite je me suis attaqué à travailler la matière, le fer tout d’abord et l’inox ensuite. J’aime travailler l’inox car c’est comme un joaillier qui fait un bijou, il est obligé de faire de belles créations. Moi je fais pareil, sauf que je suis très critique avec mon travail, même quand il est fini, j’aime ce côté perfectionniste !
Comment je réalise une œuvre ? Certaines fois je pars simplement d’une idée, ou d’un dessin. Je me projette dans l’astral, je la voie, je l’imagine dans son volume. Après je suis honnête avec vous, je n’ai pas vraiment les notions de dimension, mais j’arrive toujours à faire quelque chose de réaliste, à l’échelle avec de bonnes perspectives, je pense avoir pour ça, un don. C’est pour cela qu’une œuvre peut me prendre 3 mois (trains…) comme 4 mois pour une sculpture de 6 mètres de haut (Rully).
Mon meilleur souvenir ? Pour moi, c’est la sculpture que je réalise aujourd’hui et que je n’aurais jamais pu faire avant. Celle que je vais faire demain, car j’ai toujours cette notion de doute, car c’est cela un créateur il doute toujours, suis-je vraiment créateur sculpteur ou pas ? Telle est mon éternelle question. Mais là-dessus, je réponds si, « je suis un créateur de sculpteur, plasticien d’art ! ». Pour arriver dans ce métier, il faut prendre cela d’un côté ludique et surtout réussir ses œuvres. L’art avant tout, c’est faire du bel ouvrage et seulement à ce moment là, les gens s’intéresseront à toi !
Etes-vous heureux Alain Longet , ou avez-vous un regret ? Oui je suis très heureux et je ne regrette rien, absolument rien et d’ailleurs si cela était à refaire, sans hésiter en 2ème vie je recommence tout ! Mais n’oubliez jamais une chose : Vieillir dans l’art, c’est rester jeune dans sa création !
Justement comment l’art est entré dans votre vie ? L’art est entré en moi, le jour où j’ai été conçu, je pense, comme un fruit de l’amour ! Mais là, j’ai souvent douté après coup. J’ai senti depuis tout jeune, cette force de créer qui était en moi et illuminait à chaque pas, ma vie. Je suis né enfant actif, donc, je plains ma famille de m’avoir supporté. Le virus de l’Art a fait son mal et son bien, à tel point que j’en suis devenu son esclave et merci ! J’aime cet esclavage, avec moi et lui pas de faux fuyant mon Art est vrai !
Sous quelle forme ? Etant enfant d’après guerre, nous n’avions pas de magasin de jouets, lorsqu’on était jeune, rien de rien, mon père lui même artiste et musicien, nous fabriquait de beaux jouets. Il me reste de lui aujourd’hui, un camion. De ce fait, c’est tout naturellement que depuis tout jeune, j’ai créé mes propres jouets et mes propres jeux. Mon père a été un déclencheur dans mon savoir actuel et mon Père Noël ! Bien sûr, j’étais enfant, mais la vie vous forge et vous fait vite oublier l’âge et vos tendres années pour une réalité toute autre, c’était la période d’un bonheur inconscient !
Quel artiste vous à influencé ? Ma famille ! Mon Père, par son don de sculpteur et de musicien et mon grand père maternel qui était artiste peintre et forain ambulant. Leur savoir et leurs œuvres ont bercé ma jeunesse, j’avais aussi cet héritage plastique et coté peinture de mon grand père maternel qui m’a permis de continuer dans la lignée. J’ai ressenti tout jeune le besoin de créer et de ne pas apprendre avec les autres normalement à l’école. Du coté de mon grand père paternel, j’ai connu de lui, le bel ouvrage de la matière car il était artiste potier et responsable au sein d’une grande tuilerie de Chalon qui se trouvait à l’époque aux Aubépins. Il était aussi violoniste et passionné de musique.
Que voulez vous transmettre dans vos œuvres ? Je veux transmettre le savoir imaginatif, l’autonomie de création, surtout de ne pas être un artiste fabriqué avec des contraintes. Au sein des écoles d’Art où l’on fabrique trop de jeunes qui ne seront pas forcement des artistes dans leur vie, je veux leur faire connaitre la passion de ce beau métier. C’est pourquoi, je suis riche de liberté créative et heureux dans ma prison artistique dorée de pouvoir l’enseigner et le partager aux jeunes.
Que défendez-vous dans la vie ? Tout naturellement, je défends la création, le savoir, le travail bien fait et les valeurs manuelles, ce que l’on oublie de nos jours ! On ne doit pas oublier les valeurs au détriment de l’argent ! On doit encourager les artistes, les musiciens ou autres… les écoles et l’Education Nationale doivent aussi jouer un rôle dans ce sens pour nos jeunes, afin de les diriger vers ces métiers, qu’ils pourront effectuer à la sortie de leurs institutions.
Quels sont vos futurs projets ? Je n’ai jamais de futurs projets car demain pour moi, mis à part un travail en inox sur le monument futur pour Chalon de la F.N.A.C.A demain est toujours un jour nouveau. Je réalise également un monument en hommage des musiciens du Monde de 5 mètres de Haut sur 5 mètres d’envergure, une fontaine géante… c’est cela, la création.
Vous êtes de Chalon que représente Nicéphore Nièpce pour vous ? Pour moi, il est déjà un grand artiste dans son domaine, et un vrai chercheur scientifique. Grâce à lui, les souvenirs de nos familles, nos maisons, nos villes et toutes les images de la vie du monde perdurent et vivent. Je suis moi-même photographe depuis longtemps, je me suis lancé dans la photo créative, le montage photo et la réalisation d’affiches, de maquette de couverture, de pub car j’aime jouer avec l’Art, mon ordinateur n’a pas de secret pour moi, je le domine amoureusement et il me le rend bien. Une très grande chose m’attriste pour ce grand homme, né à Chalon sur Saône, il n’a jamais eu l’honneur d’avoir un des plus Grand musée de la photographie au Monde.
Retrouvez les œuvres de cet artiste : Sculptures monumentales de Rully « le vigneron » 6 mètres 50 de haut , de Sassenay « l’avion en métal » 2 mètres de haut, Monument mémoire , « Le vélo géant » à Fragnes - La Loyère, 2 mètres de haut en inox , la « Déesse de la renaissance » à l’Hôpital de Chalon sur Saône , à Mégève « le skieur » 6 mètres de haut en inox, à Miami USA « le basketteur » inox de 4 mètres de haut …
Alain Longet exposera huit œuvres, dont six monumentales au Château du Domaine Antonin Rodet de mi-juin, jusqu’a fin août 2017. L’artiste exposera également cinq fontaines pour la fête de l’eau en septembre au bord du canal et au port a Fragnes- La Loyère.
Vous pouvez aussi retrouver l’artiste sur son site www.alainlonget.com .
J.P.B



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