Culture

Objectif réconciliation charnelle autour de "la chose" pendant "La guerre des sexes"...

Objectif réconciliation charnelle autour de "la chose" pendant "La guerre des sexes"...

A Chalon-sur-Saône le Café-Théâtre tient toute sa place grâce à A Chalon Spectacles, pour qui ne pas l’inclure dans sa programmation relèverait du non-sens absolu. Au Théâtre Piccolo, inamovible fief de cette entité artistique, les trois coups de la saison 2016-2017 ont sonné vendredi soir comme un hymne à l’interpénétration coquinerie-humour. Ou quand il est temps de revitaliser les relations à l’intérieur d’un couple…

Placé devant ses responsabilités

Dans cette comédie écrite par Pascal Grégoire, par ailleurs Pierre pour les besoins du scénario au sein duquel Mathilde Sicsic (Anne-Laure) personnifie l’épouse, tous deux étant également affectés à la mise en scène, il ne fallait pas s’attendre à des envolées lyriques ou à des idées nobles et généreuses. Là n’était pas la finalité. Avec La guerre des sexes on a plutôt nagé en eaux troubles, le noyau dur de la pièce s’ingéniant à stationner durablement en dessous de la ceinture, sans que pour autant l’écueil d’une trivialité nauséabonde ne soit atteint. Le but résidait dans l’octroi de clés destinés à huiler les soupapes du rire en évitant de se mettre martel en tête. Dès cette première le public a fait d’amples provisions de dégrippage des zygomatiques, lui qui a été sollicité à intervalles très réguliers pour une interactivité soutenue, la palme revenant à Pierre, bouffon plus vrai que nature ! Ecrivain vaincu par la vacuité de la page blanche très souvent, le fantasque trentenaire, volontiers flambeur, occupe ses journées à visionner des sites pornographiques, jouer au poker et à la console. Tout un programme assurément ! Avocate ne ménageant pas sa peine pour ne pas se contenter d’à-peu-près, Anne-Laure se rend compte un beau jour que si elle adore toujours son compagnon, il serait bienvenu de booster leur énergie vitale : la libido. Pour ce faire s’en remet-elle à  sa meilleure amie, sexologue nymphomane…Si rien n’est remis en question quant à l’amour réciproque qui les unit, les propos aigres-doux sortent de leur réserve en oubliant de passer par la case round d’observation. Deux sons de cloche s’opposent. Quand il lui lance que « t’as tellement de peau d’orange que je suis en surdose de vitamine C », elle pose le doigt là où ça fait mal, la virilité masculine. « Je suis mariée avec un obsédé de la masturbation espagnole. Maintenant il fait sa vidange en trois minutes ! » Anne-Laure s’avère convaincue de l’intérêt d’un électrochoc afin de repartir sur de nouvelles bases, en sortant du train-train quotidien en vigueur. Pour célébrer leur anniversaire de mariage préfère-t-elle prendre les devants en lui faisant avaler –à son insu- une petite pilule qui lui assurera une super condition physique…Au royaume des sextoys et des fantasmes le membre triomphant d’un homme de couleur parade, véritable curée orgiaque. Pierre, travesti en femme car sa moitié (elle a revêtu une tenue d’infirmière) a toujours rêvé d’avoir une expérience avec une fille, pourrait passer à la casserole…Mais non. Sa virginité postérieure demeurera en l’état. L’honneur est sauf, l’amour fusionnel conservera ses prérogatives. « Je voulais juste te pousser dans tes retranchements pour que tu vois que la femme n’est pas un objet sexuel», lui a-t-elle asséné.  

 

Les quatre autres dates :

  • « Prête-moi ta femme » le vendredi 27 janvier à 20h
  • « S’il se passe quelque chose… » le vendredi 10 février à 20h avec Vincent Dedienne
  • « Le syndrome du Playmobil » le vendredi 7 avril à 20h avec Elodie Poux
  • « Bikini Paradise » le vendredi 12 mai à 20h

Tarif unique : 22,00 euros. Renseignements/Réservations auprès d’A Chalon Spectacles au 03.85.46.65.89, ou à cette adresse : [email protected]

                                                                                             Michel Poiriault

                                                                                             [email protected]