Culture

Beau succès du spectacle « Dessine-moi une impro », au Foyer rural de Gergy

Beau succès du spectacle « Dessine-moi une impro », au Foyer rural de Gergy

Samedi dernier, au Foyer rural, avec « Dessine-moi une impro », la Troupe d’Improvisation Gergotine (TIG) inaugurait un nouveau format de spectacle. Le retour d’info-chalon.com.

« Aaah ah ah ah ah, Esteban, Zia…Tao, les Cités d’Or… ». Quand le public réuni au sein du Foyer rural de Gergy ce samedi soir (à la louche, 40 ans de moyenne d’âge) a commencé à reprendre en cœur et à pleins poumons les génériques de dessins animés des années 1980 (Capitaine Flam, Inspecteur Gadget, Les Mystérieuses Cités d’or…), votre infochalonniste s’est dit qu’il avait mis les pieds dans une épouvantable soirée « syndrome de Peter Pan »*, semblable à celles qui réunissent, dans les grandes villes, des trentenaires avides de revoir en groupe les héros de leur enfance sur grand écran…

Fort heureusement, cette « intermède musical » n’était qu’une fausse alerte. Thomas Vieublé, le coach de la Troupe d’improvisation gergotine (TIG), perruqué pour ressembler à un présentateur télé ringard et disco (pléonasme), une fois sur scène pour présenter la suite des réjouissances, n’a laissé planer aucun doute : place au théâtre d’improvisation, avec, toutefois, un format un peu spécial.

(Thomas Vieublé)

Pourquoi « spécial » ? Parce que contrairement à ce qu’il se fait d’habitude dans ce monde-là, c’est-à-dire une battle entre deux  équipes d’improvisateurs, il ne s’agissait pour les troupes de Gergy et de Nevers (les « Toxinelles ») de se tailler des croupières pendant deux heures, mais d’animer littéralement, tous ensembles, les uns avec les autres, les dessins que produisait en direct Stéphane Bonnardin, ou bien ceux d’enfants ou de pré-ados collectés avant que le spectacle ne débute.

(Les Toxinelles de Nevers)

(Stéphane Bonnardin)

Ce format a-t-il conquis le public ? Le moins que l’on puisse dire est que ce dernier a été plutôt réceptif à l’inventivité des improvisateurs, qui ont déployé beaucoup d’énergie et de talents pour le faire rire, tout en lui ouvrant des perspectives de réflexion plus profonde, au détour de répliques telles que « Donnons de la vie aux monuments aux morts ! », pépite d’une « impro » mettant en scène un maire un peu largué et mal conseillé, chargé d’inaugurer un monument récemment restauré… Une scène peut-être pas aussi ubuesque que cela d’ailleurs, vu ce que votre infochalonniste a pu entendre lors de certaines vraies inaugurations… Et, aussi, une scène qui a fait rire jusqu’au maire de Gergy, présent dans la salle. Peut-être, allez savoir, parce qu’elle n’était finalement pas si caricaturale que cela…

Ceci considéré, si le public s’est montré aussi réceptif, c’est peut-être parce que les membres des Toxinelles comme de la TIG, qui prenaient manifestement beaucoup de plaisir à se mettre ainsi « en danger » sur scène, ont été convaincants.

Samuel Bon

 

*Expression utilisée pour désigner l’angoisse liée à l'idée de devenir adulte et le désir associé de rester enfant et plus généralement pour caractériser un adulte immature, en référence à un personnage de James Matthew Barrie dans Peter Pan ou le garçon qui ne voulait pas grandir (1904).