Dracy le Fort

L’union sacrée Lionel Bey-Jacques Deman se fend d’un CD à la force de caractère inébranlable

L’union sacrée Lionel Bey-Jacques Deman se fend d’un CD à la force de caractère inébranlable

Au Moulin Madame, sis à Dracy-le-Fort en bordure de la voie verte, l’ancien manoir du XIVème siècle, dont le propriétaire est Gonzague Derly, n’a pas pour vocation de se transformer en salle de spectacle. Avec ses cinq chambres d’hôtes d’un confort élevé, ses gîtes, son parc arboré, son lieu dédié aux séminaires, aux réceptions pour mariage, etc. il a bien d’autres chats à fouetter. Il n’empêche, même si très, très sporadiquement c’est le cas, l’artistique s’en vient chatouiller le climat ambiant. Avec beaucoup d’à-propos.

Le CD « Tout simplement » en voie d’expansion

En la circonstance c’est le Chalonnais Lionel Bey (auteur-compositeur-interprète-guitariste) qui faisait office de majordome dans son domaine d’expression favori, aux fins d’apéritif-concert. L’artiste n’a pas fait cavalier seul ce soir-là. Il avait sur ses ailes Robert Szkudlarek (du Creusot) le guitariste, et Alex Le Gal (de Montceau-les-Mines) au violon. Ce trio inédit a porté au pinacle la chanson française explicite élevée au bon grain de chez nous, sortie de l’esprit aux dividendes plantureux de Jacques Deman (de La Chapelle-sous-Uchon), sans fioritures ni artifices superfétatoires. Une alliance éphémère mais, somme toute, ô combien dominatrice pour les invités, pris pour leur plus grand bonheur dans ces douces effusions de joie. Il n’y avait juste –suprême effort- qu’à être tout ouïe vers ce qui forme le sel de la vie, donne sens, revitalise, accapare l’attendrissement. En intériorisant pour garder au chaud l’essentiel, ou alors en suivant le vibrato du rythme harmonieux, chaloupé, abritant maintenant pour l’éternité les formulations. La vérité nous force à dire que les absents bénéficient d’une chance insolente : un CD apparu dans toute sa splendeur aux auditeurs, plus un peu de rab, toujours du même procréateur « Tout simplement- Lionel Bey chante Jacques Deman ». Diantre ! Mais où se le procurer ? Pas d’affolement, suivez le guide : www.easycomonline.fr/lionel_bey/ (c’est de l’autoproduction). Après l’écoute d’Ursule, d’Endomorphine, de Le Strip, de la Vie d’embruns, de Paris chagrin, d’Agathe, de Mes Amantes, Léon, du Passage Saint Avoye, de l’Epître à Tibéria, Lolo, Les Mots, Désarroi, soit les treize titres, il y aura sans conteste un petit je-ne-sais-quoi d’impalpable qui tissera sa toile en vous.

 

Jacques Deman, le poids des mots, la légèreté du discernement

Avenant, ouvert, volontiers partageur, malicieux, Jacques Deman a la faculté de ne pas se prendre au sérieux. A contrario, ce qu’il entreprend, il le réalise avec une croyance ferme. « J’ai toujours écrit, mais pas spécialement des chansons. La chanson, c’est suite à une rencontre avec Lionel. Cela ne fait qu’un peu plus d’un an que j’écris des chansons, et uniquement pour Lionel. Le CD traite de la vie, d’histoires que j’ai vécues, d’histoires de personnes qui ont croisé mon chemin, ou l’inverse, et des histoires purement inventées, mais il y en a peu. » L’alchimie, afin d’être opérante, se doit d’intégrer certains composants. « J’aime toujours mettre un trait d’humour dans tout ce que j’écris, même si certaines chansons sont mélancoliques, elles restent gaies. » Sélectif, ce CD ? « Ca peut intéresser tous les gens qui aiment le beau français, les jolis textes, et la belle musique. » Le chansonnier n’est pas homme à s’éterniser sur l’ouvrage, ni à s’acoquiner avec le néant. « Souvent la chanson est faite dans l’heure. Je fais toujours passer des messages. Je n’écris pas une chanson pour rien. J’écris mon texte en pensant à une musique, et je l’envoie à Lionel. On s’entend bien, il m’expédie son travail. Entre nous le courant passe. Il sait ce que je veux, il me capte immédiatement. En définitive c’est lui qui s’approprie le texte. Je trouve que le résultat est sympathique. C’est notre premier CD. Je n’ai aucun stress. » Prévoyant, au cas où, Jacques a déjà une vingtaine de chansons d’écrites, impatientes de quitter l’obscurité…Peut-être alors d’ici quelque temps un petit frère ou une petite sœur à « « Tout simplement » ? Allez donc savoir…

                                                                                          Michel Poiriault