Edito

Après la crise interne Copé/Fillon, l'UMP retourne entre les mains de Sarkozy

Après la crise interne Copé/Fillon, l'UMP retourne entre les mains de Sarkozy

65 % des voix, Nicolas Sarkozy peut avoir le sourire même si en l'espace de 1à ans, ses soutiens se sont largement érodés, puisqu'en 2004, il avait recueilli 85 % des voix. Et dès ce samedi soir, les commentaires allaient bon train... et pas sûr que les vieux démons internes ne fassent pas une réapparition.

L'Appel à l'unité et au rassemblement, c'est le mot d'ordre qui a prévalu ce samedi soir après l'annonce du résultat des élections internes de l'UMP. Passé le cap du couac technique, empêchant quelques milliers d'adhérents de voter, et pointant du doigt une cyber attaque menée contre l'UMP, voilà venu le temps du retour officiel de Nicolas Sarkozy sur la scène politique. 

Ses deux adversaires, Bruno Le Maire qui appelait de ses voeux à un changement des pratiques politiques au sein du parti et en France et Hervé Mariton, ont respectivement obtenu 29,18% et 6,32% des suffrages. Un score pour Bruno Le Maire qui est loin d'être neutre, surtout lorsqu'il s'agit d'un vote interne. D'autant plus que tous les sondages réalisés auprès des Français donnent Bruno Le Maire comme la personnalité la plus appréciée des Français parmi les trois candidats qui concourraient au titre de la présidentielle du parti. Il a appelé de ses voeux des "pratiques politiques différentes, le respect des personnes, des convictions, des promesses faites". 

"Je serai toujours du côté du rassemblement de ma famille politique", a prévenu Bruno Le Maire, qui souhaite que l'UMP remporte les élections cantonales et régionales de 2015.

"Je souhaite remercier tous les adhérents de l'UMP qui m'ont fait l'honneur de m'élire à la présidence de notre famille politique. Leur mobilisation, d'un niveau inégalé dans l'histoire de notre mouvement, est la meilleure réponse à deux années de querelles internes et de divisions", a réagi rapidement Nicolas Sarkozy sur les réseaux sociaux.

François Fillon, Alain Juppé et Xavier Bertrand donnent déjà dans la tonalité différente

François Fillon dont les tensions avec le désormais Président du parti sont toujours d'actualité, et l'ancien 1er Ministre, a rappelé "que l'Union n'est pas la soumission". Un message clair, net et précis à destination du Clan Sarkozy. Autre réaction, celle de Xavier Bertrand qui s'est contenté dans son premier commentaire public de saluer le score de Bruno Le Maire, évincant le résultat de Nicolas Sarkozy. 

La cerise sur le gâteau est venue d'Alain Juppé, jettant publiquement un "Habemus Papam". Le maire de Bordeaux qui ne cache plus ses ambitions pour la primaire interne dans le cadre des présidentielles de 2017, a rappelé Nicolas Sarkozy aux lignes fixées d'un rapprochement avec le centre. Bref dès ce samedi soir, les mises en garde à destination du Clan Sarkozy ont commencé à s'abattre. Le chantier s'annonce très lourd alors même que l'UMP n'a pas soldé les comptes de la dernière présidentielle, avec un endettement de plusieurs dizaines de millions d'euros. Quoiqu'il  en soit, les sarkozistes ne doivent pas confondre la Présidence de l'UMP et les primaires présidentielles... car c'est un tout autre sujet. 

Laurent Guillaumé