Faits divers
TRIBUNAL de Chalon - A peine mariée elle quitte sa bague de fiançailles : les jeux sont faits, rien ne va plus
Publié le 17 Août 2017 à 20h05
Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sont seuls dans la salle d’audience. Rémy, tout juste 31 ans, comparaît librement pour violences sur conjoint, il est sous contrôle judiciaire depuis le 13 juillet. Il ressort de la procédure que sa jeune femme, une malgache aux traits sculptés, ne fut pas en reste de comportements violents. Ils sont séparés : elle vit dans un foyer, voit un psychothérapeute, est accompagnée par une éducatrice. Il vit chez lui, il a une obligation de soins depuis le 13 juillet dernier, il dit en tirer profit. Il avait une interdiction de contact avec sa femme : ni l’un ni l’autre ne l’a respectée. Une petite fille de 2 ans au prénom très doux sert de trait d’union, du reste ces trois-là dormaient ensemble… mais faire couple, puis faire famille, ne va pas de soi.
Grand, mince, Rémy parle à 2 décibels, et parfois son timbre de voix vient mourir en fin de phrase. Le président aussi (juge unique pour cette audience de comparution immédiate, par extraordinaire) est à la limite de l’audible. Ambiance feutrée, propos en sourdines, mais quelle tristesse sourd de cette situation, décrite certes différemment par les deux parties, mais avec une constance, relève le président « violences, séparations, ça recommence ».
« Ces deux là ont-ils été un jour sur la même longueur d’onde ? Ont-ils eu le même projet ? plaide Maître Malinka Trajkovski pour Rémy. J’aimerais savoir à quel moment ils se rencontrent, mais je crois que c’est jamais. »
« La souffrance règne dans ce dossier, plaide Maître Amélie Veaux, du barreau de Mâcon. Dès la rencontre, il y a des difficultés. »
Les deux avocates évoquent la scène dite « de l’avion » comme l’illustration du reste : Rémy et la jeune femme se sont mariés à Madagascar, l’île native de la mariée. Puis ils prennent l’avion pour venir en France. La jeune femme est mutique, elle « fait la tête ». Plateau repas. La jeune mariée quitte alors sa bague de fiançaille et la dépose dans un pot « de yaourt ou de compote » expire dans un souffle le jeune prévenu à la barre. Il ne comprend pas. « Elle se sentait mal », plaide Maître Veaux. « Cette bague représentait quelque chose pour moi », dit le jeune homme. Une hôtesse a dû les séparer, ils débarquent à Orly, sans la bague.
Toute séparation est déjà en germe dans les débuts, pour qui sait entendre, dit-on. De ce point de vue la messe est dite, mais les deux jeunes gens, dans l’ignorance de ce qui les anime, vont persister. Une enfant naîtra de cette union, calée entre papa et maman dans le lit conjugal. Des disputes parfois accompagnées d’actes violents ponctuent les efforts de « vivre ensemble » : le vivre ensemble va s’échouer en plaintes et mains courantes, se ressaisir parfois à l’idée que l’enfant pourrait être placée, mais rien ne tient.
« Le fond du problème pour moi, c’est la communication qui entraîne ces disputes. J’agis ainsi alors qu’au fond ce n’est pas ce que je souhaite, mais il ressort aussi que je ne suis pas compris, pas reconnu, et je n’ai jamais su mettre de hola, des limites à ce que je peux accepter » souffle Rémy.
« Monsieur ne supporte pas que Madame ne parle pas. Madame n’est pas en mesure de lui parler, explique Maître Veaux. » Incapacité pour incapacité : quand les mots font défaut, les coups ne sont jamais loin. La victime a elle aussi porté des coups, mais elle dit que c’est à la demande de son mari, lequel fait tristement et discrètement signe que « non ». Une chose est sûre, il n’a pas réclamé les coups de pied portés à sa hanche qui ont déboîté sa prothèse et reporté la fin de sa convalescence de 6 mois : il avait souffert d’un cancer osseux, on a dû réopérer pour rétablir la prothèse.
Rémy décrit une femme instable, mal dans sa vie ici, à qui sa famille manque, mais qui revient au bout de 8 jours de Madagascar. Il décrit une jeune femme qui se contient quand elle est encore en formation, et qui ne respecte plus les cadres (dont l’interdiction de contact) quand elle est en vacances. Elle décrit un homme qui ne sait plus s’arrêter lorsqu’il veut « parler » et qu’elle ne le veut pas (ou ne le peut pas). Un homme à ce moment là aspiré dans une nasse dont il ne voit pas d’issue, alors il va au bout, « avec des coups retenus », des coups juste pour que ça parle enfin, et voilà où ça les a menés. « On avait arrêté la conseillère conjugale, alors que c’était bien », regrette Rémy.
Le parquet rappelle que le divorce s’impose, « ils ne s’entendent pas, ils n’ont rien à faire ensemble ». Rappel à la loi de juillet inutile. La procureur requiert contre Rémy 4 mois de prison avec sursis et suivi mise à l’épreuve de 2 ans, obligation de soins et interdiction de contact.
Le tribunal le condamne à 4 mois de prison intégralement assortis du sursis. Un suivi mise à l’épreuve de 2 ans avec obligation de soins devrait permettre à Rémy de cheminer, son avocate soulignait la qualité de ses thérapeutes.
Pas d’interdiction de contact, puisque ni l’un ni l’autre ne l’a respectée, mais 4 mois d’incarcération possible dans la balance.
Florence Saint-Arroman
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