Culture
Carnet d’un voyage de deux heures en Improvisie, avec la Troupe d’Improvisation Gergotine (T.I.G.)
Publié le 21 Septembre 2017 à 10h55
Deux heures. C’est le temps que dure le voyage au pays des merveilles dans lequel ils pénètrent après un « switch » qui, comme pour l’Alice de Lewis Carrol, les fait passer de l’autre côté du miroir délimitant leur monde de celui qui est notre lot quotidien. Info-chalon.com les a accompagnés durant leur séjour de lundi soir en Improvisie.
Un peu avant 20 heures, ils arrivent d’un peu partout. Comprendre : d’ailleurs que Gergy même. Attroupés, c’est le cas de le dire, devant le Foyer rural, les membres de la troupe d’impro gergotine ont l’air content de se retrouver. Puis, ils rejoignent la salle où ils officient d’ordinaire, du moins quand le club de gymnastique occupe celle qui dispose d’une scène, au 1er étage du bâtiment.
A 20 heures, Thomas Vieublé les appelle au travail, c’est-à-dire à se mettre en cercle, pour leur expliquer un exercice : « on va se lancer une balle. Cette balle, il ne faut pas l’attraper. Le but, c’est de ne pas l’attraper. Et n’oubliez pas : on valorise l’échec ». Sitôt dit, sitôt fait. Les uns après les autres, tous s’ingénient à rater la balle qu’on leur envoie. A chaque fois qu’ils réussissent cet « exploit », tout le monde crie « Bravo ! » en riant et en s’agitant, comme le feraient les supporteurs d’un club de foot dont l’un des attaquants vient de marquer un but. Et à ce moment précis, votre infochalonniste de service se demande s’il n’est pas en train de voler au-dessus d’un nid de coucous…
Tout le monde parvenant à ne pas rattraper la baballe et à féliciter son voisin de l’avoir ratée à grands renforts de gestes et de cris d’extase, Thomas Vieublé enchaîne avec un deuxième exercice : « maintenant, on va courir ou marcher et se lancer la balle. Cette fois, si elle tombe, parce que quelqu’une n’a pas réussi à la rattraper, tout le monde doit se retourner vers celui qu’on pense être le coupable de l’échec et le pointer du doigt ». Après le chaud, Thomas Vieublé souffle donc le froid. Une méthode classiquement utilisé par les enquêteurs de police pendant un interrogatoire afin d’obtenir – pour ne pas employer un autre terme… - des aveux. Une méthode aussi employée lors des Procès de Moscou, pour que les accusés finissent par avouer publiquement des crimes imaginaires. Face à cela, votre infochalonniste pense sérieusement à prendre la tangente.
Il est sur le point de le faire quand il comprend que tout ça, comme dans certaines confréries plus ou moins secrète faisant l’objet de marronniers dans Le Point ou L’Express, est en réalité une sorte de rituel pour passer d’un monde – celui de tous les jours, avec son lot de soucis et de contrariétés, dans lequel on doit revêtir un masque social pour passer la journée sans trop de heurts – à un autre monde : celui où ils peuvent être eux-mêmes, se laisser aller, tomber le masque. Un « switch », qu’ils appellent ça. Un mot anglais qui signifie dans notre langue « commutateur » ou « interrupteur ». Un mot qui pourrait probablement désigner, par extension, l’effet désinhibant que peuvent avoir un ou deux verres de mojitos bien chargés sur une personne introvertie, qui ne boit d’ordinaire pas une goutte d’alcool. Sauf que là, tous sont à jeun et...le demeurent...
Une fois ce passage opéré, le résultat est, dans le sens noble du terme, sidérant. Des gens comme vous et moi se révèlent littéralement au fur et à mesure des exercices (10 au total), en même temps qu’ils donnent à voir une belle part d’un inconscient porté sur la bagatelle. Tous font preuve d’une créativité qui force l’admiration, en vous arrachant des rires qui viennent de loin. Ils finissent même par tout oser, et contrairement à la célèbre répartie de Lino Ventura dans Les Tontons flingueurs, ça n’en fait certainement pas des « cons », ces cons que l’on reconnaîtrait à coup sûr parce qu’ils osent tout.
A bien y réfléchir, le fait qu’ils osent tout, une fois désinhibés par le « switch », cela fait plutôt d’eux des objets d’art, du moins si on assigne à celui-ci la fonction de faire réfléchir, voire de rendre visible ce qui nous avait échappé sur le moment, comme par exemple le fait que les nains peuvent aussi avoir de grands pieds. Cela fait surtout d’eux une bande de joyeux drilles qu’on est finalement frustré de ne pas pouvoir rejoindre parce que l’on doit les observer, ceci pour en tirer un reportage qui, au demeurant, ne révélera jamais totalement l’ambiance des soirées de la troupe d’improvisation gergotine, qu’il est sans doute préférable d’expérimenter pour en cerner toutes les virtualités, le potentiel littéralement libérateur. Et comme leurs portes sont grandes ouvertes, vous savez ce qu’il vous reste à faire :-)
Samuel Bon
*Lire l’article d’info-chalon.com :
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