Opinion de droite

"Les investitures Macron : on fait du neuf avec du vieux…" pour François Sauvadet

Communiqué de presse de François SAUVADET

Ancien ministre, Vice-président de l'UDI, Président du Conseil départemental de la Côte-d'Or

 

Les investitures Macron : on fait du neuf avec du vieux…

 

L'annonce de la liste de celles et ceux qui pourront concourir sous les couleurs de "La République en marche" m'a interpelé. A vrai dire, je suis extrêmement surpris, voire inquiet, par la méthode Macron.

D'abord, l'épisode Valls montre le vrai visage du nouveau Président de la République. Refuser d'investir ceux qui, comme l'ancien Premier ministre, ont appelé à le soutenir dès le premier tour est une attitude curieuse. Ce n'est pas comme cela qu'on rassemble un pays fracturé.

Vouloir une Assemblée nationale à sa botte, ce n'est pas moderniser la vie politique française. Et c'est assez étrange pour quelqu'un qui souhaite introduire une dose de proportionnelle pour les prochaines législatives. Il aurait dû au contraire mettre en mouvement la diversité de la représentation nationale pour en faire une nouvelle chance démocratique.

Emmanuel Macron va par ailleurs avoir du mal à nous faire croire qu'il n'est ni de gauche, ni de droite. 24 députés sortants ont en effet été investis dans cette première fournée. Tous socialistes.

L'adepte de la "politique autrement" a maintes fois répété à qui voulait l'entendre qu'il souhaitait du renouvellement et du changement. Mais il semble s'inscrire clairement dans la continuité du quinquennat Hollande.

D'ailleurs, j'invite chacun à regarder la composition Commission nationale d'investiture de "La République En Marche". Elle est composée d'apparatchiks bien connus des cercles politiques et laisse peu de place au doute quant aux résultats finaux. L'appel aux candidatures internet n'est pas une garantie de renouvellement, loin s'en faut. On retrouve ainsi, notamment en Côte-d'Or, de vieux routiers de la politique, avec les retours de Didier Paris dans la 5ème circonscription ou de Fadila Khattabi dans la 3ème circonscription. Deux anciens proches de François Patriat, lui-même membre de la Commission nationale d'investiture d'En Marche.

Et que penser de la sortie de François Bayrou qui s'est répandu dans les médias en affirmant que la liste n'avait pas reçu son "assentiment" ? Alors qu'Emmanuel Macron a affirmé durant toute la campagne qu'il rejetterait les accords d'appareil.

Au final, Emmanuel Macron présente une liste qui fait la part belle au ripolinage d'anciens de la maison socialiste et qui laisse entendre que des négociations plus ou moins avouées ont cours dans les arrière-boutiques, avec encore une liste de 148 noms à venir. Il s'est également choisi quelques élus de droite qui n'auront pas de candidats "En marche" contre eux. La "vieille politique" qu'a dénoncée Emmanuel Macron durant toute la campagne présidentielle n'est décidément pas morte. Juste camouflée.

Enfin, je me pose une question : en cas d'élimination du candidat Macron au premier tour des législatives, quelle sera la consigne de vote dans un duel entre la gauche et la droite ? Une réponse claire permettrait de mieux comprendre la stratégie du Président élu. Le Président "ni de droite ni de gauche" devra prendre position…

Je reste définitivement persuadé que notre courant de pensée de la droite et du centre doit être majoritairement représenté à l'Assemblée nationale pour garantir à la fois un équilibre institutionnel et la mise en œuvre de vraies réformes de redressement du pays.