Opinion de gauche

"Loi travail : Le Premier Ministre refuse le compromis !" pour Philippe Baumel

Au terme d’un parcours chaotique, le projet de loi travail devait être de nouveau examiné aujourd’hui à l’Assemblée nationale. Ma place était donc aujourd’hui à Paris pour m’opposer au passage en force de ce texte et défendre des positions de dialogue et de compromis.

L’Assemblée nationale, comme le demandent très majoritairement les Français devait faire son travail, rien que son travail et que ce projet de loi soit débattu publiquement dans l’hémicycle.

Dans ce contexte, je ne pouvais ce matin rencontrer les organisations syndicales qui se sont présentées devant ma permanence parlementaire. N’ayant pas été sollicité en amont pour un rendez-vous, je leur renouvelle cependant ma totale disponibilité demain comme hier pour échanger et dialoguer.

Aujourd’hui, le Premier Ministre en dépit de l’opposition des citoyens, de la mobilisation des organisations syndicales a décidé une nouvelle fois de passer en force en recourant au plus archaïque des outils de la Vème République : l’article 49-3 de la Constitution. Je déplore cette méthode brutale, totalement inacceptable décidée au mépris du travail parlementaire et ce alors même qu’une majorité de députés socialistes étaient ouverts à un compromis.

En effet avec 123 députés socialistes de toutes sensibilités, à l’initiative notamment de Kader Arif, de Marie-Arlette Carlotti, deux anciens ministres du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, nous avions déposé un amendement de compromis sur l’article 2, visant à assurer qu'un accord d'entreprise ne puisse pas fixer une rémunération des heures supplémentaires inférieure à 25% de majoration pour les 8 premières heures supplémentaires et à 50% pour les suivantes. C’était une demande forte pour défendre notamment le pouvoir d’achat des Français.

Un compromis était ce matin à portée de main mais le Premier Ministre a refusé purement et simplement d’écouter les composantes de sa majorité qui proposaient une sortie par le haut sur un projet de loi travail qui exacerbe les tensions et nourrit les critiques.

En recourant à l’article 49-3 de la Constitution, le Premier Ministre fait une nouvelle fois la démonstration que sa ligne politique n’a pas de majorité. Nous devons plus que jamais sortir de cette logique de fracturation. Il nous faut  construire une alternative à gauche, avec toutes celles et tous ceux qui souhaitent une transformation sociale en profondeur. C’est ce à quoi je vais continuer de m’employer.  

 

Philippe BAUMEL

Député de Saône-et-Loire