Opinion de gauche

Le NPA 71 s’adresse aux militant(E)s du PCF 71

Le PCF est aujourd’hui traversé par une crise profonde et des débats de grande ampleur. Nous voulons y participer, et c’est dans ce but que nous avons écrit une lettre à ses militantEs, lettre dont nous publions ici de larges extraits.

 

Chère et chers camarades (…),


C’est la première fois qu’une telle division apparaît aussi bien dans les directions de votre parti que chez les militant(E)s. Une telle situation laisse bien des militant(E)s, bien des travailleurs et travailleuses désemparés, sans perspective, alors que le PS est en train de s’effondrer sous les coups que lui portent ses propres dirigeants, plus que jamais engagés dans la gestion des affaires du grand capital. C’est cet effondrement de la gauche institutionnelle qui laisse le terrain à la droite extrême de Fillon et à l’extrême droite de Le Pen. (...)


Précisons d’abord qu’alors que la direction autour de Pierre Laurent avait promis de rencontrer toutes les forces à la « gauche de la gauche », dont le NPA, elle ne nous a jamais rencontrés et n’en a jamais fait la demande. (...)
Dans les deux projets proposés [au vote des militantEs du PCF fin novembre], il y a un point commun : l’illusion que les élections et le bulletin de vote pourraient changer les choses. Or, toute l’histoire nous montre qu’il faut d’abord et avant tout des mobilisations de grande ampleur pour arracher des conquêtes, comme ce fut le cas pendant le Front populaire ou en 1968.
Toute l’histoire nous montre aussi que, chaque fois, la politique d’union de la gauche s’est retournée contre le PCF pour laisser le Parti socialiste gérer les affaires de la bourgeoisie contre la classe ouvrière et la population. Ce fut le cas avec Mitterrand, avec Jospin.


Aujourd’hui, Jean-Luc Mélenchon reprend cette vieille recette. En bon élève de Mitterrand, il veut bien de votre soutien pour avoir des parrainages d’élus et vos voix, mais à condition de mettre votre parti dans une position de soumission à sa personne. Étrange « France insoumise » ! Jean-Luc Mélenchon ne cherche qu’à marginaliser votre parti. Il s’est servi de lui en 2012 pour aujourd’hui expliquer qu’il faut accepter son investiture et qu’il prépare déjà ses propres candidats pour les prochaines législatives. Comment « porter très fermement la parole des communistes » dans une telle campagne et avec un tel leader ? Faut-il rappeler que, malgré son opposition verbale au PS, cet ancien ministre de Jospin recule sans arrêt sur l’écologie ou les réformes sociales, qu'il soutient sans ambiguité les agressions impérialistes quand elles ont l'approbation de l’ONU (Lybie, Mali) ou celles provenant de Poutine au secours de son allié syrien Bachar el-Assad. Que son discours sur les immigrés brosse dans le sens du poil les préjugés et favorise la division au sein de la classe ouvrière.


De son côté, la proposition d’une candidature communiste était accompagnée d’une promesse de retrait en cas d’une candidature unitaire anti-austérité. (…) De quoi parlait-on ? De la victoire d’un candidat de la « gauche » du PS en cas de primaire, sans Hollande ni Valls ? Par exemple Montebourg ? Tout cela n’est pas réaliste, car cela signifierait que le PS tirerait un trait sur sa politique des dernières décennies ! (…)
Dans ces deux cas de figure, la direction du parti reste prisonnière du cadre institutionnel, de la politique qui, depuis 1981, a constamment affaibli le PCF au point qu’il est aujourd’hui menacé dans son existence même. (…)


C’est dans ce cadre que nous avons été amenés à présenter la candidature d’un ouvrier anticapitaliste, révolutionnaire et internationaliste, Philippe Poutou. Nous militons pour le rassemblement de tous les anticapitalistes, pour une transformation révolutionnaire de la société, mais sur un discours clair par rapport au racisme, à l’impérialisme, à l’indépendance vis-à-vis des institutions. (...)
Nous savons comme vous que la situation est difficile et que les choix ne sont pas aisés. Mais c’est justement dans une telle période de désarroi et de repli sur soi qu’il faut à la fois rester fermes sur des positions de classe et ouverts quant aux débats nécessaires. (...)

 


 Jean-Guy Trintignac, pour le comité exécutif du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste)