Opinion de gauche

Le vrai visage du Front National et de ses alliés

Le Front National a réuni un record historique de suffrages. Quinquennat après quinquennat, les LE PEN ont engrangé des millions de voix supplémentaires. Ils se sont nourris, en les dévoyant, des rancoeurs, des déceptions et des malheurs de tous ceux, toujours plus nombreux, qui ont été abandonnés et n’ont jamais été entendus.

 

La droite gouvernementale et ses mentors ont été battus. La gauche gouvernementale a déçu et n’a pas tenu ses promesses.

 

A gauche, Jean Luc Mélenchon, et à un degré moindre Benoit Hamon, ont été les seuls candidats à proposer des solutions alternatives à ce que la majorité des Français a vécu depuis 30 ans. Le résultat spectaculaire de Jean Luc Mélenchon montre que la gauche sociale et progressiste n’est pas morte mais qu’elle ne peut plus s’en tenir à l’existant.

 

Pour le 2ième tour, il ne peut pas y avoir de renvoi dos à dos entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Pourquoi ?

 

Marine Le Pen divise et oppose les Français entre eux et entre les peuples, ceux qui auraient des droits et ceux qui n’en auraient pas. Elle représente les pires conservateurs de la société française : les mysogynes, les homophobes, les xénophobes aux idées racistes les plus sinistres. Elle méprise souverainement tout ce qui ne lui ressemble pas.

 

Marine Le Pen accueille dans les rangs du Front National les négationnistes des crimes nazis, les anciens collaborateurs, les pétainistes, les nostalgiques de la torture dans les colonies. Qu’elle le veuille ou non, elle est à la tête d’une entreprise familiale de la peur et de la haine. Elle ne représente pas le peuple, elle s’en sert !

 

Marine Le Pen et son nouvel allié Dupont Aignan ne veulent pas changer le système. Ils en vivent, avec l’argent des contribuables, et ils veulent s’en servir pour avoir les moyens constitutionnels d’imposer brutalement, par les ordonnances ou le 49.3, leur programme dévastateur et anti-social. Ils mentent et ils avancent masqués.

 

Emmanuel Macron n’enthousiasme pas les progressistes. Son programme d’inspiration libérale est la recette parfaite pour tomber, tôt ou tard, dans le piège tendu par l’extrême droite. En marchant, à droite et à gauche, ou ni à droite ni à gauche, c’est le meilleur moyen d’aller nulle part.

 

Vouloir libérer l’économie «  des carcans et des blocages » pour que certains croquent à pleines dents dans la « mondialisation heureuse », vouloir dérèglementer la finance, réduire l’imposition des gros actionnaires, au nom de la compétitivité des entreprises, c’est à coup sûr, faire peu de gagnants et beaucoup de perdants.

 

A ce jour, rien n’indique qu’Emmanuel Macron a saisi l’ampleur du problème. Exiger un vote d’adhésion ne peut entraîner que de nouvelles désillusions futures. En effet, Emmanuel Macron ne peut pas considérer, comme un pur technocrate sorti de l’ENA, que les millions d’électeurs qui n’ont pas voté pour lui, seraient de simples variables d’ajustement pour appliquer son programme.

 

Dans ce contexte, la priorité électorale de dimanche est le barrage contre Le Pen en votant Macron. C’est un choix de circonstance pas une adhésion. Puis, au-delà de l’échéance de la présidentielle, il y aura les Législatives et surtout, comme toujours, la mobilisation de ceux qui ne veulent pas subir, qui n’acceptent pas les diktats d’où qu’ils viennent, la mobilisation de toutes celles et ceux qui exigent «  le progrès humain comme seule boussole » (Préface de L’avenir en Commun).

 

2 mai 2017

Lucien Matron, citoyen engagé.