Opinion de gauche

La députée de Saône et Loire, Cécile Untermaier, interpelle la Ministre du travail au sujet des emplois aidés

Madame la Ministre,

 

Dans le département de Saône-et-Loire, comme un peu partout en France, en plein mois d’août, des responsables associatifs se sont vus signifier par Pôle emploi le gel des signatures et renouvellements des CAE (contrats d’aide à l’emploi)

et des CUI (contrats uniques d’insertion).

Aucune perspective ne leur a été donnée sur la poursuite de ces dispositifs d’aide à l’embauche qui ont permis à 3 108 jeunes actifs de s’insérer dans la vie active en Saône-et-Loire entre 2012 et 2017.

Comme vous ne pouvez l’ignorer, la fin des contrats aidés prive bon nombre d’associations des recrutements indispensables à leur fonctionnement.

Devant la difficulté de pérenniser les emplois et de les développer en CDI et CDD, les contrats aidés permettent de faire face à une demande éducative et sociale de plus en plus forte.

Les associations, qui œuvrent pour l’essentiel dans le champ sportif, culturel, socio-éducatif et de l’aide à la personne, devront renoncer à leurs projets qui, sur nos territoires, sont au service de l’intérêt général.

Certaines seront même contraintes de cesser leur activité. C’est un très mauvais coup porté au secteur associatif, qui souffre par ailleurs de l’asphyxie budgétaire des collectivités locales liée à la baisse des dotations de l’Etat, et envisage

avec inquiétude la suppression de la réserve parlementaire. 

Alors que la rentrée scolaire va déjà être perturbée par le retour précipité à la semaine de 4 jours, le gouvernement entend également limiter à 110 000 le nombre de contrats aidés pour le deuxième semestre 2017, soit une chute de 40 %

par rapport aux six premiers mois de l’année et une division par deux par rapport au deuxième semestre de 2016. Un nouveau coup de frein s’annonce dans le budget 2018.

L’arrêt brutal des contrats aidés n’est ni efficace, ni acceptable d’un point de vue social, et insupportable pour des milliers de salariés. Pour ces derniers, en rupture de contrat, cela signifie la perte d’un revenu, mais également moins de capacités

de formation et de chances d’insertion dans un monde du travail déjà précaire.

Aussi, Madame la Ministre, je vous demande de remédier sans délai à cette situation, en autorisant d’une part la signature et le renouvellement des contrats aidés arrivés à échéances cet été, et d’autre part en maintenant les dispositifs d’aides

à l’embauche dans le secteur éducatif comme dans tous les secteurs non marchands.

 

Je vous prie de croire, Madame la Ministre, à l’assurance de ma haute considération.