Opinion de gauche

CONSEIL REGIONAL BOURGOGNE-FRANCHE COMTE: Un vœu contre la baisse du nombre de contrats aidés

Communiqué :

VŒU déposé par la majorité régionale relatif à la réduction drastique du nombre de contrats aidés

En France, 456.000 contrats aidés ont été signés en 2016.

Ce ne sont pas des emplois au rabais : ils sont bien souvent un réel levier indispensable dans un parcours d’insertion sociale et professionnelle. Les élu.e.s de Bourgogne-Franche-Comté condamnent vivement la réduction drastique de leur nombre dès 2017 et davantage encore en 2018.
Ils regrettent cette annonce brutale, sans concertation de la part du Gouvernement, plongeant dans l’incertitude de nombreuses structures et dans le désarroi des milliers de bénéficiaires. Ce sont malheureusement les publics les plus éloignés de l’emploi qui subiront les premiers cette décision, les jeunes, les personnes sans qualification, les séniors, les personnes en situation de handicap, les personnes habitant des quartiers relevant de la politique de la ville. Supprimer plusieurs centaines de milliers d’emplois aidés, sans augmenter en contrepartie les moyens des structures de l’insertion par l’activité économique, c’est prendre le risque de laisser une part importante de notre population s’enfermer dans la spirale du chômage de longue durée et du désespoir.
Alors que plusieurs milliers d’emplois sont ainsi concernés en Bourgogne-Franche-Comté, majoritairement dans le secteur non marchand (public et associatif), c’est un véritable plan social à l’échelle du pays qui est engagé, à l’encontre des objectifs d’une politique inclusive et d’insertion par l’emploi.
Cette décision met aussi en péril l’activité de nombreuses associations. Faute de financement pérenne leur permettant de mener à bien leurs missions, elles sont déjà nombreuses à alerter sur les conséquences de ce choix, contraintes de cesser leurs actions à vocation culturelle, sportive, citoyenne, humanitaire, sanitaire, d’éducation populaire et de service à la personne, au risque tout simplement parfois de disparaitre pour les plus petites structures. Pourtant, dans notre région, ces associations jouent un rôle indispensable,  tant sur le plan  économique  (notamment  en  termes  d'emplois  et d'innovation sociale), que sur le plan social (en matière de développement des territoires et de cohésion sociale). Les annulations des crédits Politique de la ville du Gouvernement pendant l’été avaient déjà fragilisé une partie d’entre elles.
La Région Bourgogne-Franche-Comté soutient directement, de manière volontariste  les emplois d’utilité sociale ; mais les dispositifs régionaux ne sauraient se substituer à l’action et la responsabilité de l’Etat. C’est d’autant plus le cas dans une période marquée par la raréfaction des financements publics et la perte de recettes pourtant promises par l’Etat aux régions (suppression de 450M€ du fonds de soutien au développement économique).
Considérant que la Région Bourgogne-Franche-Comté a fait de l’insertion professionnelle d’une part, et de la fraternité d’autre part, des piliers majeurs de son action :
-    elle appuie les acteurs associatifs dans leur mobilisation et maintient son engagement à travers ses politiques publiques de soutien à l’insertion professionnelle
-    elle partage la proposition de la chambre régionale de l'économie sociale et solidaire (CRESS) qui demande un moratoire au moins jusqu’en 2018 sur la réduction des emplois aidés, pour ne pas fragiliser davantage un secteur qui l’est déjà,
-    elle demande au Gouvernement d’amender son projet de loi de finances 2018 (PLF) d’augmenter les moyens consacrés au secteur de l’insertion par l’activité économique, de consulter préalablement le mouvement associatif, de l’économie sociale et solidaire, et les associations d’élus avant toute décision en la matière

Jérôme Durain
Président du Groupe « Notre Région d’Avance »
Laetitia Martinez
Vice-présidente