Opinion

Carte scolaire Chalon sur Saône : des (ir)responsabilités partagées ?

La rentrée scolaire est faite, avec peu de modifications concernant les ouvertures et les fermetures dans notre département. Le DASEN (Directeur académique de Saône-et-Loire) avait promis tout au long de l’année de ne procéder à aucune fermeture en septembre. Il a donc travaillé sur la carte scolaire de février à fin juin, afin d’avoir une vue d’ensemble la plus complète.  Le SE-UNSA, renseigné par les écoles, l’a alerté à plusieurs reprises sur la difficulté des directeurs, dans certains cas, à anticiper  leurs prévisions d’effectifs pour cette rentrée 2016. Il s’agit en effet pour eux de prévoir avec le plus de certitude possible les élèves qui vont intégrer leur école en septembre. Parfois les choses sont simples et les chiffres annoncés se révèlent fiables et  exacts mais ce n’est pas le cas partout. Dans certaines villes, la sectorisation est fluctuante et la mairie, qui est le lieu où  se font les inscriptions, ne joue pas toujours un rôle facilitateur, qui devrait être le sien. Concernant la mairie de Chalon sur Saône en particulier, le DASEN a mis en avant un différentiel qui existait entre ses propres prévisions et les annonces de la mairie, soit plus de 300 élèves d’écart. Le DASEN a donc demandé aux IEN de faire un comptage systématique dans les écoles de la ville le jour de la rentrée.

Communiqué de presse SEUNSA71

 

Puisque  tout au long de l’année 2015/2016 il était tellement difficile d’y voir clair: modifications de la sectorisation, décisions de regroupement d’écoles ou création de dispositif d’accueil des tout-petits annoncées puis annulées, chiffres des directeurs en décalage avec ceux de la mairie, le DASEN a voulu en avoir le cœur net et c’est bien ses propres prévisions qui se sont révélées être les  plus proches de la réalité. (à une trentaine près)

Passant outre le refus des organisations syndicales, le DASEN a donc prononcé une fermeture à Chalon-sur-Saône,  contrairement aux promesses faites  de ne pas fermer de classe en septembre, et une ouverture a pu se faire. Un poste maternelle a été transféré d’une école (Chagall Picasso avec une petite quarantaine d’élèves pour 3 classes) à une autre (Pablo Neruda dont la moyenne dépassait 31 élèves par classe comme nous l’avions annoncé).  En considération des chiffres constatés, ( plus faibles qu’attendus dans certaines écoles)  d’autres propositions de transfert ont été faites par le DASEN mais non concrétisées car les syndicats y ont été totalement opposés. Pourtant la situation de plusieurs écoles, dont Les Charreaux, Rives de Saône, Romain Rolland , St Jean des Vignes par exemple, qui se trouvent très  chargées en effectifs à cette rentrée, nécessite une attribution d’emploi supplémentaire. Mais déshabiller Paul pour habiller Pierre n’est pas une stratégie acceptable.  Par ailleurs entériner cette possibilité de fermer des classes à la rentrée c’est la porte ouverte à une grande incertitude, pour les élèves et les familles, à la précarité de multiples situations, à l’instabilité des équipes des écoles et à l’inéquité de traitement des personnels si aucun vœu de mutation anticipée n’est possible.

Le Se-UNSA continuera à défendre au cas par cas les besoins de ces écoles, tout au long de l’année, et a demandé au DASEN d’y apporter des solutions pédagogiques nécessaires pour cette année scolaire, même si elles ne sont pas pérennes. Il est indispensable de créer des postes supplémentaires pour ouvrir des classes là où les besoins sont importants. La solution de recourir à la liste complémentaire du concours de PE, ou de faire entrer davantage d’enseignants qui veulent changer de département pour la Saône-et-Loire n’a pas été acceptée par le DASEN.

Dans le cas de Chalon, il est également de la responsabilité de la mairie de respecter les règles du jeu et de présenter des prévisions les plus justes et crédibles possible.