Opinion

AVENIR D'AREVA : La CGT dénonce «l'absence de courage politique»

Communiqué de la CGT AREVA :
Encore une fois, la recapitalisation du groupe AREVA, prévue pour début 2017, a été repoussée de près de 6 mois afin de respecter les conditions imposées par la Commission Européenne.

 


Alors que depuis plus de deux ans, le sauvetage du groupe AREVA est annoncé à grand renfort de communication, la situation du groupe n’a jamais été aussi délicate.
Les politiques avaient assuré aux salariés que la « refondation » de la filière nucléaire qu’ils envisageaient était porteuse de perspectives positives. L’Etat, actionnaire majoritaire, après avoir conforté ces assurances, a fait le choix de laisser à la main de Bruxelles les conditions dans lesquelles la restructuration du groupe devrait être réalisée.
De fait, par absence de courage politique ou par calcul, les décisions effectives indispensables ont été reportées après les élections présidentielles.
Depuis de trop nombreuses années, les gouvernements successifs n’ont pas su prendre des décisions responsables pour sauver et développer la filière électronucléaire. Ils se cachent derrière la position de la commission européenne, qui n’est pas obligatoire pour sauver les 25000 emplois du groupe AREVA ainsi que les milliers d’emplois induits.
La CGT dénonce depuis les annonces du 3 juin 2015 le démantèlement du groupe, scénario destructeur pour l’ensemble de la filière nucléaire française et qui conduit à jeter aux orties plus d’un demi-siècle de développement industriel et de recherche.


Pour la CGT AREVA, il est temps que l’ETAT prenne enfin les vraies et seules décisions qui soient justifiées : redonner des capacités financières au groupe AREVA dans son intégralité (AREVA NC, AREVA NP, AREVA Mines,...) mais surtout relancer une filière nucléaire française forte de ses sites industriels et de ses pôles d’excellence tant dans les gros équipements que dans le cycle du combustible et les services.


La CGT AREVA réunie à Cherbourg en congrès demande :
    •    Que l’ETAT prenne ses responsabilités, se passe des avis de la commission européenne et déclare la filière nucléaire stratégique pour le pays afin d’assurer son indépendance et sa souveraineté en matière énergétique. 
    •    Le maintien de l’intégrité du groupe AREVA dans toutes ses composantes (ANC, ANP,...) 
    •    De donner au groupe AREVA les moyens financiers pour maintenir et pour développer les capacités de ?production en France. 
    •    Une vraie politique industrielle centrée sur l’exploitation en sûreté et sécurité des installations, sur la qualité, ?l’investissement dans l’outil. 
    •    De mettre en œuvre un vrai plan d’embauches afin de renforcer et de développer les compétences. 
    •    Que l’investissement des salariés dans leur travail soit reconnu par des conditions sociales de haut niveau pour ?tous les salariés, quelle que soit leur entité d’appartenance. 
    •    Une politique industrielle à long terme qui réponde aux enjeux du grand carénage, du renouvellement du parc nucléaire et du développement à l’international. 
    •    D’organiser la filière nucléaire au sein d’un pole public de l’énergie au service de l’intérêt de la Nation. Tous les syndicats CGT présents lors de ce congrès ont décidé de rencontrer les politiques locaux, mais aussi d’aller vers les habitants proches de nos sites industriels pour leur présenter les impacts d’une disparition ou d’une baisse d’activités du groupe AREVA en France.