Opinion

OPINION - "Vie politique, éthique et morale républicaine"

L’actualité politique nous livre un très mauvais spectacle voyeuriste. La crise globale n’est pas seulement économique, financière (pas pour tout le monde), elle est également démocratique et morale.

Il ne s’agit pas de savoir si tel ou tel agissement est légal ou pas. Il s’agit de savoir si les auteurs de ces agissements respectent la morale et l’éthique dont ils veulent bien se parer. Les médias, coupables selon les uns, formidables selon les autres (le jugement étant à géométrie variable selon les affaires, les publications et les personnes) sont des boucs émissaires faciles. Or une presse libre et indépendante est un atout pour la démocratie.

Selon la définition du Larousse l’éthique est «  l’ensemble des principes moraux qui sont à la base de la conduite de quelqu’un ». Quand il s’agit d’une personne publique, utilisant de l’argent public, c’est-à-dire de l’argent des contribuables, la définition prend tout son sens. De ce point de vue, il serait d’ailleurs intéressant d’entendre ou de lire ce que pensent  les associations de défense des contribuables et les cybercontribuables .

Quelles que soient les suites judiciaires des affaires en cours, il apparait que le plus accablant est l’accumulation du sentiment d’impunité, d’appartenance à une caste au-dessus de toute morale républicaine, de brutalité insolente à l’égard d’une majorité de la population.

Car il s’agit bien d’une brutalité extrême à l’égard des 8,8 millions de pauvres  recensés par l’INSEE, des 4 millions de chômeurs, des 2 millions de salariés payés au Smic, des 500 000 fonctionnaires dont on voudrait supprimer les postes, de la Sécurité Sociale qui coûterait trop cher.

Localement, régionalement ou nationalement, certains responsables politiques entretiennent un rapport à l’argent insupportable lorsqu’il s’agit d’argent public. Avides de pouvoir, incapables d’une vie modeste au service des autres et de l’intérêt général, perméables aux lobbies et aux pressions de la finance, ils n’ont même plus le recul républicain suffisant pour comprendre que les populations condamnent leurs excès en tout genre comme le népotisme ou la concussion.

«  La démocratie française est malade des privilèges, de l’argent-roi, de la collusion entre politique et finance. Une caste de privilégiées coupée des réalités de la vie du peuple, a confisqué le pouvoir. Cela doit cesser : la vertu doit être au centre de l’action politique » (extrait de L’avenir en commun, programme de la France Insoumise et du candidat Mélenchon, page 24).

 

Le 9 février 2017

 

Lucien Matron

Citoyen engagé.