Opinion

Rapport Spinetta : une refonte du système ferroviaire au détriment des voyageurs, de l'écologie et de l'égalité des territoires

Le rapport Spinetta remis le 15 février au premier ministre est un frein à la transition écologique des territoires et aux solidarités. Le rapport préconise en effet de recentrer le transport ferroviaire sur les transports en zone urbaine et périurbaine et les dessertes à grande vitesse entre les métropoles. Par conséquent, il encourage le report des usagers vers la voiture individuelle et les autocars, menace l'accès de tous à la mobilité et accentue la fracture entre les territoires condamnant un peu plus les espaces ruraux à l'enclavement et l'isolement. De plus, le rapport n'évoque pas le coût réel du transport routier qui n'est pas taxé à hauteur des nuisances ( bruit, pollution, sécurité) qu'il génère, celles­ci étant payées par l'ensemble des contribuables. De fait, le transport ferroviaire est pénalisé.

En Bourgogne Franche­Comté, le service public ferroviaire est pourtant déjà bien dégradé : suppressions de lignes dans le Morvan et de la ligne Oyonnax Saint­Claude, suppressions de trains sur la ligne de la Bresse, la ligne 4 Paris Belfort ou Auxerre Paris et de dessertes comme Neuilly les Dijon, Villers­les­Pots et Franois... En encourageant les Régions à faire des économies sur les réseaux de proximité, nous sommes inquiets pour l'avenir du service public du transport ferroviaire.

La logique comptable du rapport Spinetta est l'expression du renoncement à la lutte contre le changement climatique, à l'amélioration de la qualité de l'air et à la cohésion des territoires. C'est également un choix plus global et assumé d'une dégradation volontaire de la qualité du service public des transports ferroviaires : ouverture à la concurrence, amorce de privatisation, départs de personnel...

EELV Bourgogne Franche­Comté s'oppose à cette vision insoutenable socialement et écologiquement. Nous soutenons au contraire une stratégie d'avenir qui repose sur les besoins réels des citoyens, quelque soit leur lieu de résidence, et le renforcement de l'égalité entre les territoires qui tiennent compte de la réduction des émissions de gaz à effet serre.

Marie­Claire Thomas porte parole EELV Franche­Comté et Claire Mallard co­secrétaire régionale EELV Bourgogne­Franche

Brigitte Monnet et Philippe Chatelain, co­secrétaire EELV Franche­Comté