Politique de droite

Nucléaire et principe de précaution... Entre Juppé et Fillon, les vrais sujets méritent mieux

Nucléaire et principe de précaution... Entre Juppé et Fillon, les vrais sujets méritent mieux

A chaque réunion publique, on s'attend à entendre parler de développement durable, d'écologie, d'énergie... les vrais sujets... loin des polémiques politiciennes et lorsqu'on plonge davantage dans les propositions des deux candidats à la primaire de la droite, il y a de quoi s'interroger.

Loin de nous d'être contre le nucléaire en l'état actuel des choses, parce que la France n'est pas en capacité immédiatement de se passer de cette source d'énergie dont le rapport qualité/prix pour l'usager n'est plus à démontrer. Reste pourtant la question fondamentale de l'état du parc nucléaire français. Un état désastreux signalé par Pierre-Franck Chevet, Président de l'Autorité de Sûreté Nuclaire, il y a d'ailleurs quelques jours, alors même que 21 réacteurs nucléaires sont à l'arrêt en France. Du côté de François Fillon, pas d'inquiètude à avoir "tant que ça tourne" pourrait-on dire, jusqu'à proposer la prolongation de 40 à 60 ans l'utilisation des centrales nucléaires actuelles. Une proposition qui a de quoi interroger et ce d'autant plus lorsqu'on prête attention à cette thématique. Du côté d'Alain Juppé, même sensibilité que François Fillon puisque il entend ramener la part du nucléaire de 50 à 75 % tout en prolongeant la durée de vie également des centrales "à condition qu'elles présentent toutes les garanties de sécurité et que leur prolongation présente un intérêt économique". L'un et l'autre entendent d'ailleurs annuler le projet de fermeture de la centrale alsacienne de Fessenheim, qui est à bout de souffle. 

L'un et l'autre sur le dossier du nucléaire donnent l'impression de jouer aux apprentis sorciers et ne pas forcément prendre de hauteur de vue sur ce dossier clé, sur lequel repose l'indépendance nationale. 

Autre sujet qui n'est pas forcément pour détendre celles et ceux qui s'interrogent pour le devenir de notre société, c'est pour François Fillon, l'abandon du principe de précaution. Ce fameux principe qui permet avant toute commercialisation ou utlisation intensive de recourir à des études d'impact. Innover au nom du progrès scientifique et ne pas renoncer aux projets d'avenir au nom du principe de précaution... qui entend plutôt mettre en place un principe de responsabilité. Une différence de poids avec Alain Juppé qui lui n'entend pas se soustraire du principe de précaution. 

Allez rassurez-vous... côté OGM, l'un et l'autre sont en accord sur le dossier "mais dans un cadre précis et contrôlé". 

Pas de quoi nous rassurer toutefois ! 

Laurent Guillaumé