Politique de droite

A "la droite des slogans", Maël de Calan préfère "la droite des solutions"

A "la droite des slogans", Maël de Calan préfère "la droite des solutions"

Pour son unique déplacement en Saône et Loire, Maël de Calan, candidat à la présidence du parti LR, était l'invité de Marie Mercier, Marie Claude Jarrot, Arnaud Danjean et Sébastien Martin a martelé un discours de fermeté afin de remettre de l'ordre au sein de son parti. Les explications d'info-chalon.com.

A raison de trois à quatre réunions par semaine, le candidat à à la présidence du parti LR écume les moindres recoins des fédérations départementales. Maël de Calan sait qu'il joue contre plus fort que lui au sein de son parti, tant les dérives idéologiques au sein de sa famille politique connaissent un ancrage de plus en plus droitier. Il l'avait d'ailleurs déjà confié, considérant "que mes idées sont minoritaires dans le parti mais majoritaires dans le pays". Un constat clair sur l'état des forces en présence au sein du parti LR qui espère s'épargner une énième guerre des chefs à l'image de celle connue en 2012 entre Jean-François Copé et François Fillon.

Fort de ses soutiens internes regroupant 24 parlementaires notamment dont Marie Mercier, Jean-Pierre Raffarin ou encore Arnaud Danjean, Maël de Calan a joué carte sur table à l'occasion d'une réunion publique réunissant une soixantaine de militants, après un très court passage de Gilles Platret, Président départemental du parti et porte-parole de Laurent Wauquiez.

Renouvellement radical des pratiques politiques

Gilles Platret n'aura pas eu l'occasion d'écouter le jeune Breton qui a fait mouche auprès de la plupart des militants, appelant de ses voeux "à un renouvellement radical des pratiques politiques". Maël de Calan n'est pas du genre "à mettre la poussière sous le tapis" ont précisé en choeur Marie Mercier et Marie-Claude Jarrot, reconnaissant au jeune candidat cette capacité à faire bouger les lignes et à changer la manière de pratiquer la politique. "Plus d'éthique, plus de morale" c'est le leitmotiv porté par le candidat à la présidence, se revendiquant "libéral, de droite européiste et d'ouverture", n'ayant pas peur de pointer le comportement de plus en plus droitier et anti-européen de l'aile droite de son parti, et notamment des soutiens à Laurent Wauquiez. "Attaché à une nouvelle forme de politique", Maël de Calan n'hésite pas à évoquer sa volonté "de purger" l'organigramme du parti contenant trop d'élus pas assez irréprochables dans leur manière de faire de la politique.

L'investiture de Balkany puis le retrait de l'investiture auront sans doute été la goutte d'eau de trop pour Maël de Calan qui fustige cette classe politique pas assez respectueuse et manquant d'éthique. Interrogé sur la différence avec Laurent Wauquiez, "je viens de la case privée, j'ai eu une vie professionnelle avant mon engagement, je ne suis pas un apparatchik". Une critique non dissimulée "adressée à toute cette frange de politiciens toujours enclins à donner des conseils de bonne gestion sans avoir jamais mis les pieds dans la gadoue" nous a confié un militant à l'issue de la réunion.

Maël de Calan a plébiscité l'instauration d'un code d'éthique "au-delà de la loi", "parce qu'il faut raccrocher celles et ceux dégoûtés de l'action publique et des comportements", "il nous appartient de redonner confiance" tout en denonçant "ceux qui sont dans le seul but personnel".

Assainissement, éthique, bonne foi, exemplarité... les termes portés par le candidat à la présidence du parti peuvent prêter à sourire tant le comportement d'un grand nombre d'élus locaux ou nationaux n'est pas forcément en odeur de sainteté auprès des électeurs.

"Critiquer le gouvernement certes mais avec là aussi de la bonne foi"

Vis à vis de sa propre famille politique, Maël de Calan ne s'est pas voulu très tendre, dénonçant les manoeuvres politiciennes visant à critiquer les décisions du Président de la République, "à des seules fins politiques" pointant le comportement d'Eric Ciotti, fidèle de Laurent Wauquiez. "Sans le centre, la droite ne peut gagner" et "ce n'est pas à Chalon sur Saône qu'on dira le contraire" ont martelé les élus présents à tour de rôle avant de s'en prendre "aux critiques mal placées". "Pour être de droite, il ne suffit pas de mettre tous les curseurs au maximum mais il nous appartient dorénavant de faire de notre parti un lieu d'émulation intellectuelle" évoquant sa volonté de mettre en place "une fondation de recherche pour porter des idées neuves". "A la droite des slogans, de l'entre soi, je préfère la droite des solutions" a lancé Maël de Calan devant des militants visiblement conquis de cette nouvelle manière de voir.

Laurent Guillaumé