Politique

La primaire de trop ?

La primaire de trop ?

En qualité d'observateur de la chose publique, la primaire de la "Belle Alliance Populaire" semble avoir de la peine à conquérir les coeurs. Nul n'est là encore en capacité de se projeter sur le sort qui sera réservé au premier tour de la primaire le 22 janvier, mais le pire pourrait être à craindre.

Au même titre que le score pharamineux réalisé par la droite en terme de participation à l'occasion de ses primaires, restera dans bien des mémoires, le score que pourrait réaliser la "Belle alliance populaire" pourrait être inversement proportionnel. Quoiqu'il en soit, le processus démocratique étant celui qu'il est et fort heureusement (que nous disposions de cette chance de comparer, d'opposer et de choisir), les militants et sympathisants sont invités à choisir leur champion, celui qui portera leurs couleurs à l'occasion de la présidentielle d'avril. Un sacré challenge pour ces candidats qui d'une manière ou d'une autre porteront le bilan des années Hollande, qui a fait le choix du renoncement. Un bilan en demi-teinte meurtri par des attentats terroristes à jamais gravés dans nos mémoires. Reste que là encore pour les observateurs que nous sommes, la primaire de la "Belle alliance" résonne comme un avant-congrès, l'occasion à chacun de mesurer ses forces en présence, l'occasion de mesurer leurs poids respectifs pour le jour d'après. 

Difficile en l'état actuel des choses de savoir qui parmi les 7 sera en capacité de capitaliser sur son nom, et après d'effectuer la synthèse afin de mettre le parti en marche, dans un délai relativement court. Là encore, les résultats de la primaire auront valeur de plébiscite ou pas pour l'ancien 1er Ministre qu'est Manuel Valls, au centre de cette primaire avec la ferme volonté de dépasser ses 5% enregistrés en 2012.

Là encore, le résultat de la primaire de la "Belle alliance" sera lourd de sens pour tous les autres candidats déclarés à la présidentielle, et en premier chef, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Pour l'un, il faudra que le vainqueur ne soit pas trop à droite de la gauche et pour l'autre qu'il ne soit pas trop à gauche de la gauche. Tout un programme en somme mais déjà se profilent les prochains équilibres internes du parti avec une recomposition qui devra nécessairement avoir lieu. Et ce d'autant plus si le scénario d'avril 2002 devait se renouveler.

Laurent Guillaumé