Saône et Loire

"Les Refusés", une revue littéraire spécialisée dans la publication de textes...refusés par les éditeurs

"Les Refusés", une revue littéraire spécialisée dans la publication de textes...refusés par les éditeurs

Lors des rencontres littéraires d’Alternalivres ce samedi, à Messey-sur-Grosne, on pouvait tout aussi bien échanger avec des écrivains, des éditeurs, des libraires indépendants qu’avec les chevilles ouvrières d’une revue littéraire pour le moins originale : « Les Refusés », spécialisée dans la publication de textes…refusés par les maisons d’édition.

Ceux qui écrivent le savent probablement, ce n’est pas parce que l’on a des textes à proposer à un éditeur que celui-ci les publiera, surtout s’il s’agit de poèmes ou de nouvelles. Par ailleurs, si jamais ces derniers devaient revêtir une forme pour le moins atypique, leur auteur est quasiment assuré de trouver porte close à chaque fois.

C’est, d’une certaine façon, pour remédier à cette assez désagréable tendance de l’édition qu’Olivier Thirion et Evelyne Kuhn ont fondé, il y a déjà dix ans, une revue spécialisée dans la publication de textes refusés par les maisons d’édition, qu’ils ont fort logiquement appelée « Les Refusés, Revue de parti pris » [1]. Une revue à l’esthétique élégante et au contenu très intéressant.

« Des refusés chez les Refusés »

Ceci posé, Les Refusés, ce n’est pas non plus la voiture balai de tout ce dont n’a pas voulu l’édition, même si, au départ, Olivier Thirion et Evelyne Kuhn était sans doute moins regardants, faute d’avoir beaucoup de contributeurs. Désormais, et il suffit de consulter attentivement la dernière livraison de la revue, qui en est à son 17ème numéro, les textes et les illustrations graphiques retenus pour être publiés sont de qualité. Autrement dit, et comme en convient une bénévole, il y a aussi « des refusés chez les Refusés ». On trouve également des gens édités par ailleurs qui, pour aider l’association constituée pour publier cette revue, offrent leurs textes ou leurs visuels, à l’instar d’Arnaud Dudek, l’un des deux fondateurs des rencontres littéraires d’Alternalivres [2].

Un 18ème numéro en préparation

Car, point important, personne n’est rémunéré pour ce qu’il soumet, s’il est publié dans la revue, ce qui est quand même souvent le cas. En effet, l’argent que rapporte la revue, qui tire actuellement à 200 exemplaires, sert entièrement à financer les prochaines livraisons, ou une collection de recueils de nouvelles et de poésies, intitulée « La maison d’en face ».

Vous écrivez ? Les maisons d’édition vous ont déjà adressé une fin de non-recevoir ? Envoyez vos textes aux Refusés, à l’adresse suivante : [email protected]. Le numéro 18, en plus de publier des textes sur des sujets libres, consacrera ses pages centrales au thème suivant, inspiré d’une réflexion de Paul Valéry : « De l’art d’accommoder les restes » [3].

S.P.A.B.

 

[1] Pour plus d’informations, consultez le site de la revue ou sa page facebook :

http://lesrefuses.free.fr/

http://www.facebook.com/LesRefuses

[2] Voir l’article d’Info-Chalon :

http://www.info-chalon.com/articles/saone-et-loire/2015/10/25/17081/rencontre-litteraires-alternalivres-a-messey-sur-grosne-du-beau-monde-et-beaucoup-de-monde/

[3] La citation exacte, que l’on trouve dans ses Cahiers, est la suivante : « Ecrire pour publier, c’est l’art d’accommoder les restes ». Sur ces Cahiers, lire l’excellent numéro 172 de la revue Littérature, consacrée à Paul Valéry (Littérature, « Paul Valéry. En théorie », 2013, notamment les pages 49 à 55)