Saône et Loire

La CGT Santé-Action sociale de Saône et Loire tire la sonnette d'alarme sur l'état des services hospitaliers

La CGT Santé-Action sociale de Saône et Loire tire la sonnette d'alarme sur l'état des services hospitaliers

Les représentants des personnels de Mâcon, Chalon sur Saône, Montceau les Mines, Sevrey et Paray le Monial ont souhaité alerter sur la situation des services de soins en Saône et Loire.

Marie-Claude CAVIN pour Montceau les Mines, Raphaël JIMENEZ pour le CHS de Sevrey, Patrick STECKOWSKI pour Paray le Monial, Nathalie PEROT pour Mâcon et Alain CHALLOT et Hervé MAILLOT pour le centre hospitalier de Chalon sur Saône ont tenu à tirer une énième fois la sonnette d'alarme sur l'état des soins hospitaliers dans le département de saône et Loire. 

S'appuyant sur l'analyse formulée par la Fédération Hospitalière de France, la CGT Santé-Action Sociale de Saône et Loire l'assume, "notre principal tort, c'est d'avoir eu raison trop tôt". "Le déficit des établissements hospitaliers sur l'ensemble du territoire est dramatique. Le déficit serait de 1,5 milliards d'euros en 2017 alors qu'il était de 470 en 2016. Plus de la moitié des établissements français sont en déficit. Montceau les Mines affiche 4,8 millions d'euros de déficit, Chalon 4,5 millions, Paray le Monial 6,2 millions, Mâcon 5,5 millions d'euros ! Le pire, c'est que même si on supprimait la dette, on commencerait l'année en déficit !" déplorent les représentants syndicaux. 

A Chalon sur Saône, "8 % d'activité en plus en 2016... pour une valorisation de 4 %"

Alain Challot pour le centre hospitalier de Chalon sur Saône déplore ce qu'il qualifie de "course à l'échalotte. L'établissement a connu un surcroît d'activité mais finalement pour quelle valorisation. Tout est fait pour tirer au rabais. L'hôpital est de fait en déficit ! Et c'est totalement indépendant d'une bonne gestion ou pas. On a beau faire toute l'activité qu'on veut, ça ne changera rien. On fait les frais de leurs actions". 

Le mirage de la chirurgie ambulatoire

Tous soulignent qu'ils ne sont pas opposés à la chirurgie ambulatoire mais "tout dépend dans quelles conditions. Ce n'est pas la solution miracle !  Les durées d'hospitalisation de plus en plus courtes nous interrogent. On ne parle plus de lits mais de places avec des interventions qui sont de moins en moins rémunératives pour les hôpitaux avec des impacts pour les patients parfois plus lourds". "L'ambulatoire est une variable d'ajustement mais il y a des vrais problèmes d'organisation des filières en aval" lance Marie-Claude Cavin. 

Vers la mise en place d'unités saisonnières ? 

Les représentants syndicaux fustigent cette organisation qui se voudrait saisonnière en fonction des épisodes de telle ou telle épidémie. "Ca nous interroge alors que les services en temps réel sont déjà saturés. Comment organiser des unités de soins saisonnières ? Avec quel type de personnel ?"

Montceau les Mines et la chirurgie... le flou le plus complet ? 

L'annonce de la fermeture de la chirurgie à Montceau les Mines soulève bien des questions, "surtout avec un calendrier fixé à la fin du mois de juin prochain". Montceau les mines ce sont plus de 5000 actes chirurgicaux par an... ni Chalon sur Saône ni Paray le Monial ne sont en capacité de les accueillir en l'état. "On ne connaît rien de l'organisation envisagée !" déplore Alain Challot. Pour Marie-Claude Cavin, "on paye aujourd'hui la rivalité historique avec Le Creusot, devenu privé. Il y a un vrai manque de lisibilité avec Montceau les Mines. Cela donne l'impression d'une immense improvisation le dossier Montceau les Mines". 

Ce sont près de 80 personnes qui seront impactées, 80 familles alors que "le flou règne sur la suite". Une opération organisée par le comité des usagers est d'ores et déjà annoncée le 20 janvier à Montceau les Mines, sans oublier que la décision de fermeture de la chirurgie à Montceau les Mines pourrait bien avoir un impact tôt ou tard sur les urgences. 

Laurent Guillaumé