Chalon sur Saône

Et si la cité de Niepce découvrait le Saint Graal de l'archivage numérique ?

Et si la cité de Niepce découvrait le Saint Graal de l'archivage numérique ?

Nom de code POEME pour cette opération présentée à Nicéphore Cité, qui mobilisera plus de 1,2 million d'euros de moyens sur une période de trois ans. A terme, si l'aventure devait se concrétiser, Chalon sur Saône pourrait décrocher ce que beaucoup dans le mode s'échinent à formaliser. A savoir un système d'archivage des images ultra performant qui dépasse les seules contraintes de la langue. Explications.

La présentation et le sujet ont pu apparaître totalement anodins mais derrière le dispositif dévoilé à Nicéphore Cité, en présence de Benjamin Griveaux - Président de Nicéphore Cité, François Cheval - Conservateur du Musée Niépce, Jean-Luc Belda - Directeur de Nicéphore Cité, Gabriel Bloch - Directeur adjoint, et Julien Roger - cogérant de la société On-Situ, c'est bien une révolution qui pourrait se profiler à Nicéphore Cité. Devant les milliards d'images qui s'échangent chaque année, l'enjeu de l'archivage et des problématiques de recherche au sein des collections et autres banques données, est devenu crucial. Et c'est bien là tout l'enjeu du projet POEME, en collaboration avec Nicéphore Cité, l'IGN, le CNAM, le musée Nicéphore Nièpce et la société On-Situ.

Le budget total de l'opération avoisine les 1 250 000 euros dont une aide de 483 000 euros du Ministère de la Recherche et l'accompagnement financier de Nicéphore Cité à hauteur de 50 000 euros.

Rechercher, trier, exploiter, dépasser la seule mémoire de l'Homme lorsque les recherches doivent s'opérer, c'est bien là toute l'ambition portée par POEME. François Cheval, Conservateur en chef du Musée Niépce est confronté à tout instant à cette problématique, lorsqu'il s'agit les millions de clichés présents au sein des collections du musée chalonnais. Bien trop souvent, la capacité à extraire une image de la banque de données, dépend de la mémoire des hommes. Constituer un système d'archivage ultra performant, permettant d'accélerer le processus de traitement permettra à coup sur une valorisation accrue des fonds. Mais l'ambition ne s'arrête pas là puisque avec un tel dispositif si il devait se concrétiser, permettrait de révolutionner la gestion des images à l'échelle du monde entier, en dépassant les contraintes du langage, en se fixant uniquement sur l'image proprement dite.

C'est par le biais d'algoritmes de description automatique que Chalon sur Saône entend conquérir ce Saint Graal de l'archivage. Un enjeu majeur avec des débouchés dont on mesure encore mal l'ampleur, mais qui est plus qu'évidente. Le projet portera sur 3 ans avec le recrutement d'un chercheur d'origine indienne qui avait postulé à l'appel d'offres. Près de 70 chercheurs du monde entier ont répondu au dossier chalonnais. Le musée Niepce servira de laboratoire d’expérimentation en testant les développements du projet avec une installation à terme du dispositif dans les locaux.



Laurent Guillaumé