Chalon sur Saône

Il avait tiré avec son fusil de chasse sur la voiture de son rival

Il a écopé de 12 mois de prison, dont 8 mois avec sursis, de 150 € d'amende, de 2 mois de suspension du permis de conduire, et de 5 ans d'interdiction de détenir une arme. Le Tribunal ayant décerné un mandat de dépôt, comme réclamé par le parquet, afin d'éviter la réitération des faits, il a aussitôt été incarcéré au centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand, en vue d'y purger les 4 mois de prison ferme.

Défendre l'honneur de son fils et par voie de conséquence de sa famille, c'est bien... Le faire en tirant avec un fusil de chasse en direction d'une voiture, dans laquelle se trouve son rival, c'est beaucoup moins bien... et cela vous conduit devant un tribunal. C'est ce qui est arrivé à Franck, un quadragénaire bressan, qui était jugé lundi après-midi par le tribunal correctionnel de Chalon, dans le cadre d'une comparution immédiate. Il a écopé de 12 mois de prison, dont 8 mois avec sursis, de 150 € d'amende, de 2 mois de suspension du permis de conduire, et de 5 ans d'interdiction de détenir une arme. Le Tribunal ayant décerné un mandat de dépôt, comme réclamé par le parquet, afin d'éviter la réitération des faits, il a aussitôt été incarcéré au centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand, en vue d'y purger les 4 mois de prison ferme.
Franck et Nicolas, sa victime, font partie de la communauté des gens du voyage et pour des raisons qui n'ont pas été expliquées un contentieux existe entre leurs familles. Au point que chaque fois qu'un membre d'une famille rencontre un membre de l'autre famille, cela se termine mal... Cela a encore été le cas samedi après-midi, sur le parking du supermarché Leclerc, à Louhans. Noël, le fils de Franck, et Nicolas se sont retrouvés et les choses ont vite dégénéré. Des coups ont été échangés et Nicolas a tapé sur les vitres de la voiture de Noël, se blessant d'ailleurs. C'est alors que Noël a eu l'idée d'appeler son père à la rescousse, lequel n'a pas manqué de se munir d'un fusil de chasse avec des cartouches. Ce qui a fait dire au vice-procureur Aline Saenz-Cobo qu'il avait amené tout ce qu'il faut pour en découdre. Arrivé sur le parking du supermarché, Franck a donc cherché querelle à Nicolas. Une bagarre s'est déclenchée et, comme il n'avait pas le dessus, il est retourné à sa voiture, a sorti son arme et s'est mis à tirer à plusieurs reprises, à hauteur d'homme, en direction de la voiture de Nicolas. Et, comme si cela ne suffisait pas, au volant de son véhicule, il a embouti celui de son opposant, qui avait pris la fuite. Les deux hommes ont continué à se battre tels des chiffonniers, avant d'être séparés par les gendarmes. « Je n'avais pas l'intention de me servir de mon fusil. C'était plus pour lui faire peur. J'ai ce fusil depuis plus de dix ans et je ne l'avais jamais utilisé » a indiqué Franck, qui a également confié « J'ai fait une très grosse connerie. Je ne sais pas ce qui m'a pris ».
Après avoir qualifié le prévenu de « père de famille qui s'est comporté comme le dernier des imbéciles », Aline Saenz-Cobo a mis en exergue « la dangerosité extrême » de ses actes. A l'heure des faits, de nombreux clients fréquentaient le supermarché Leclerc. On imagine facilement ce qui aurait pu survenir. « Vous avez mis en danger la vie des autres et pas seulement celle de la victime » a fait observer la représentante du ministère public. Jusqu'alors Franck avait un casier judiciaire néant et n'était pas connu des services de gendarmerie. « On ne s'explique pas un tel passage à l'acte » a souligné la magistrate du parquet, avant de requérir notamment 6 mois de prison ferme et un mandat de dépôt.
Me Carine Couillerot, qui défendait le mis en cause, est revenue sur le contexte de l'affaire. « On est dans le cas de violences réciproques. La victime a joué un rôle dans le dossier » a-t-elle dit. « Moi, je voudrais comprendre pourquoi le prévenu a pris une arme pour une histoire au départ banale » s'est par la suite interrogée à son tour l'avocate chalonnaise, signalant toutefois que ce jour-là il avait bu quelques bières et que cela avait peut-être été l'élément déclencheur. Me Couillerot a aussi tenté d'éviter la prison à son client, affirmant que l'incarcération, ça n'allait pas dans le sens de l'apaisement... En vain.

 

Gabriel-Henri THEULOT