Grand Chalon

Des Solognotes en guise de débroussailleuses

Des Solognotes en guise de débroussailleuses

Initiative à saluer que celle entreprise par le Grand Chalon dans la gestion des zones humides de la Thalie. Trois mois durant, c'est un troupeau d'une quinzaine de brebis de race Solognote (en voie de disparition) qui intervient afin de finaliser le débroussaillage des abords de la Thalie. Explication avec Gilles Manière, Vice-Président du Grand Chalon en charge des problématiques de l'eau et de l'assainissement.

L'année dernière, le débardage des abords de la Thalie s'était effectué par chevaux, et c'est dans la droite ligne d'une gestion durable que le Grand Chalon poursuit l'entretien des abords de la Thalie, des zones humides qui nécessitaient une attention toute particulière. La lutte contre des espèces envahissantes d'érables frêne a permis d'évoquer la piste des brebis de race Solognote. Une race qui s'adapte plutôt bien aux zones humides et peu riches. L'utilisation des Solognotes a déjà fait ses preuves et l'entreprise Tarvel, spécialisée dans l'entretien paysager, utilise depuis maintenant trois ans, plus d'une soixantaine de brebis sur divers chantiers de ce type. En Saône et Loire, pas moins de quatre troupeaux sont d'ailleurs déployés pour des entretiens de zones humides notamment dans les secteurs de Mâcon et de Montceau les Mines.

Les premiers résultats de l'intervention des brebis sont sans ambiguités possibiles à regarder l'état des sols après leurs passages.  D'un coût de 5600 euros et subventionnée à hauteur de 55 % par l'Agence de l'eau, le programme européen Leader et l'Etat par l'intermédiaire du Fonds National d'aménagement et de développement du territoire, l'expérimentation est à n'en pas douter une réussite, qui en appelle d'autres.

L'expérience de l'introduction des Solognotes est comme un joyeux clin d'oeil aux pratiques ancestrales réalisées par nos ancêtres, en laissant paitre les troupeaux. La situation économique aidant, ce genre de pratiques, risque bel et bien de se multiplier, en dehors du simple cliché. Pour Germain Dessertine, qui officie au sein de l'Etablissement Public Territorial de Bassin Saône/Doubs, "la solognote est avant tout une race rustique. Elle est bien adaptée aux sols pauvres et humides que l'on retrouve dans sa région d'origine. Elle ne craint pas de marcher dans l'eau, alors que d'autres brebis présenteraient rapidement des signes de maladie, notamment de piétin que la solognote craint peu. Elle est également résistante aux parasites. Elle peut parfaitement être élevée en plein air toute l'année, même par temps de neige. Elle valorise par ailleurs très bien la végétation pauvre et ligneuse qu'elle trouve dans les sous-bois sans compter qu'elle répond totalement à notre problématique de l'invasion des érables négundo". 

Laurent Guillaumé