Retraites : « On ne fait pas confiance au gouvernement »

Alors que le premier ministre n’a pas encore annoncé ses arbitrages en vue de la nouvelle réforme des retraites, la CGT de Chalon-sur-Saône est déjà sur le pied de guerre et présentait ce lundi son plan de bataille en vue de la manifestation intersyndicale du 10 septembre.

« Ce gouvernement n’a pas été élu pour réformer les retraites », « on est sous un régime de pseudo gauche », « quoi qu’il arrive il ne sortira rien de bon de cette loi »… Ce lundi soir, la CGT chalonnaise n’avait pas de mots assez forts pour qualifier le projet de réforme des retraites du gouvernement… Un projet dont on ne connait que quelques grandes lignes, alors même que le premier ministre reçoit syndicats et patronat jusqu’à ce mardi et que le texte ne sera présenté que le 18 septembre en conseil des ministres.

« On veut mettre la pression dès maintenant, on ne fait pas confiance au gouvernement » affirment en cœur André Ravé, Hervé Picamelot, Rémi Bouceret et Arnaud Derangere qui ont posé devant une banderole hostile au principe même de réforme des retraites, prévue pour servir lors de la manifestation chalonnaise du 10 septembre. Un de leurs premiers arguments ? « Les socialistes, ils étaient dans la rue avec nous en 2010, contre la réforme Sarkozy. Leur comportement d’aujourd’hui prouve vraiment que les politiques sont des danseuses » lâche Rémi Bouceret, déjà excédé.

« Nous, on croit encore à la retraite à 60 ans, et à 55 ans pour les femmes et les métiers pénibles » expliquent les représentants syndicaux, qui vont distribuer autour de 10 000 tracts avec leurs propositions aux carrefours chalonnais et aux grilles des lycées dès mardi prochain. « L’argent, il existe. Il faut juste savoir aller le chercher » tonne André Ravé, sûr de lui.

Ce que craint aussi la CGT avec cette nouvelle réforme des retraites, dont – répétons le - on ne connait toujours pas les détails et qui ne devrait pas s’appliquer avant 2020, c’est une augmentation du chômage qui serait mécanique si les salariés devaient travailler plus longtemps. Parmi ses solutions, un calcul assez complexe : un âge légal de départ à 60 ans après 42 ans de vie active mais pas forcément de cotisations. C'est-à-dire qu’un étudiant qui entrerait sur le marché du travail à 24 ans pourrait partir à 60 ans, après 36 ans de cotisation mais du coup sans bénéficier d’un taux plein. Vous suivez ?

Quoi qu’il en soit – et quoi que le gouvernement décide d’ici la fin de la semaine – le syndicat espère une forte mobilisation le 10 septembre et de nombreux débrayages, le tout après quelques actions estivales ponctuelles « qui ont montré que les salariés n’étaient pas endormis. On sent vraiment un fort mécontentement » précise André Ravé. Si FO et Solidaires ont déjà assuré de leur présence dans les rangs, la CGT reste dans l’attente de la position de la CFDT avec qui les relations sont relativement tendues depuis quelques temps.

Olivier COLLET

Manifestation contre la réforme des retraites, mardi 10 septembre, 15h, au départ de la Maison des Syndicats. D’autres cortèges sont prévus dans les autres villes de Saône-et-Loire.

Retrouvez les propositions de la CGT sur http://www.cgtchalon.fr/