Week-end au vert avec « Chalon est dans le Pré »

Paradoxalement installée sur une zone industrielle de Châtenoy-le-Royal, la Fête de l’Agriculture annuelle des Jeunes Agriculteurs de Saône-et-Loire s’annonce gourmande et instructive pour toute la famille.

Quand on demande à David Cronier la date de la première édition de la Fête de l’Agriculture des JA71, il sèche. Qu’est ce que ça montre ? Peut-être juste que le patrimoine agricole est tellement ancré dans l’ADN de la Saône-et-Loire qu’il est inutile de compter, le principal étant que l’événement existe dans l’un des plus grands départements agricoles de France.

Après avoir accueilli 3 000 personnes à Vitry en Charolais l’an dernier, le syndicat poursuit son itinérance et s’implante pour une année dans la très peuplée agglomération chalonnaise avec son week-end festif au nom évocateur : « Chalon est dans le Pré ». Mobilisant une centaine de bénévoles sur la semaine pour un budget d’environ 100 000€, la fête de l’agriculture de la ZI de la Garenne pourrait bien voir passer 5 000 à 10 000 curieux samedi et dimanche mais « ce n’est pas qu’un marché » prévient David Cronier qui a voulu donner à la manifestation un petit air de festival avec 4 groupes invités sur deux jours, le fameux concours de labour annuel ou encore des animations spectaculaires assurées par une dresseuse de chevaux.

« Même si les chalonnais savent tous à quoi ressemble une vache ou une poule, on a voulu présenter l’agriculture et le milieu rural aux urbains à travers un village des producteurs, une exposition d’animaux (vaches, cochons, moutons…) et des ateliers pour expliquer la transformation des produits agricoles de Saône-et-Loire ». On trouvera ainsi la reproduction d’une laiterie ou des ateliers de traitement de la viande de bœuf charolaise afin de faire un peu de pédagogie et « montrer aux visiteurs d’où vient ce qu’ils achètent en grande surface ».

Un week-end pour cultiver l’esprit du « bien manger »

« Chalon est dans le Pré » c’est bien sûr une occasion en or de faire la promotion des circuits courts et de la vente directe, le nec plus ultra du « made in France » actuellement défendu par toutes les huiles de l’Etat, alors que la filière agricole ne semble pas avoir autant « profité » du scandale de la viande de cheval que ce que l’on aurait pu croire. « Il y a eu un zoom médiatique pendant deux semaines puis c’est retombé » explique David Cronier qui regrette « que le gouvernement n’ait pas eu le courage d’imposer l’indication de l’origine de la viande des plats cuisinés ».

« Aujourd’hui, les gens ont envie de manger authentique » ajoute encore l’agriculteur. « Avec la vente directe, le consommateur s’y retrouve car sans intermédiaires, il paye moins cher. Et l’agriculteur maîtrise son prix en fonction des coûts et des salaires. A cause des cours des céréales ou de la viande, même après une bonne année, il faut penser à l’avenir et à une éventuelle baisse des prix. C’est une inquiétude permanente ». David Cronier se réjouit cela dit de voir encore de nombreux jeunes tentés par l’aventure agricole. Même si cela ne suffit pas à compenser les 300 départs annuels de la Saône-et-Loire, sur les 150 nouveaux travailleurs de la terre que compte le département chaque année, les deux tiers ont moins de 40 ans et une majorité n’a pas d’attache dans le milieu agricole. « Il y a encore des passionnés » conclut David Cronier.

Olivier COLLET

 La Fête de l’Agriculture, samedi 31/08 et dimanche 1/09 ZI de la Garenne à Châtenoy-le-Royal. Entrée 1€.