Saône et Loire

Cap sur la rentrée des lycées publics agricole et viticole

Cap sur la rentrée des lycées publics agricole et viticole

Mardi matin, à Fontaines, Tournus et Davayé, des centaines de lycéens – et étudiants – ont repris le chemin des cours. La veille, les professeurs avaient préparé les orientations pédagogiques et activités. Forts de leurs exploitations agricoles ou leur domaine viticole, ils se montrent pionniers dans l’agro-écologie, voulu cette année par le Ministère de l’Agriculture, déjà largement développé en Saône-et-Loire, grâce à l’implication des professionnels et du corps enseignants.

Au lycée de Fontaines, les effectifs sont stables aux alentours de 360 élèves. Le lycée chalonnais à dominance "élevage" (mais intégrant des filières générales) voit ses classes "pro" rencontré une nouvelle fois leur public : 48 en seconde, 29 en première, 15 en terminale, 30 en 1ère année BTS AXE et 25 en seconde année. Avec les conseils des "pro", l’exploitation développe ses actions dans l’agronomie avec des essais cette année notamment sur les semis directs, la plantation d’une parcelle agro-forestière de 5 ha durant l’hiver à Fontaines… Pour le directeur adjoint de l’EPL, Guillaume Dupuits, « les équipes continuent d’enseigner cette approche diversifiée du métier pour montrer l’éventail des systèmes et itinéraires techniques ». Et ce jusqu’à la commercialisation de produits finis en passant par la découpe de volailles dans les futurs laboratoires de la Cuma Grain de Saveurs à Oslon notamment ou encore la future mise en place d’un magasin de vente des produits du lycée et des autres lycées publics agricoles et viticoles. Ce projet devrait voir le jour au premier semestre au cœur du lycée. Même volonté du côté de la formation continue avec la poursuite du certificat de spécialisation sur la production, la transformation et la commercialisation des produits (hors viticulture et caprins). Enfin, l’agrandissement de la cantine est aussi au menu. A noter l’arrivé d’un nouveau proviseur adjoint, Jérôme Bertholon, auparavant directeur de l’exploitation du lycée de Moulin (100aine vaches charolaises, 350 brebis et volailles en intégration). Le proviseur, Jean-Pierre Thuot estime que « l’enseignement fait place à plus de raisonnement par soi, plus de réflexion technico-économique pour que le jeune puisse construire son système. Il ne s’agit plus d’une "recette toute faite" ».

Pionnier de l’agro-écologie

A Tournus, au lycée de l’horticulture et du paysage, 217 élèves (+3,7 % / rentrée 2012) ont également fait leur rentrée mardi. Avec l’Université de Bourgogne, dès octobre, 12 élèves participeront à Dijon à la licence gestion de projet paysager, qui complète celle sur l’infographie paysagère. Dans l’amphithéâtre, parents et élèves de seconde (74) étaient accueillis par le proviseur, Jean-Louis Favier. Un lieu de vie (155 internes) et d’études particulièrement agréable et « pionnier de l’agriculture durable. Ça fait plaisir d’avoir anticiper le cap du Ministère sur l’agro-écologie. D’ailleurs, on ressent la motivation des élèves qui viennent chez nous en seconde comme en Bac Techno ou STAV ». Les projets pratiques se multiplient d’ailleurs avec la récente mise en place de six ruches au niveau du verger écologique et pédagogique. La veille, lundi, l’exploitation maraichère tremplin – qui a le soutien du Conseil régional - prenait vie avec des semis sur les 4 ha 30 récemment acquis. Les élèves vont donc avoir un nouveau terrain de jeu pour apprendre concrètement.

Intégrer la recherche aux formations

Il en sera de même aussi à Davayé où les élèves faisait leurs rentrées et voient déjà poindre les vendanges. « Une activité qui créé du lien entre vous, les élèves et toute la communauté du lycée », indiquait le CPE, David Sérin. Ce jeudi, il s’agissait d’enfiler les tenues de sport pour un « challenge sportif » : une randonnée assortie d’une compétition entre classes. Dans ce lycée aussi, l’ENT, l’espace numérique de travail, est déployé largement. Parents, élèves et professeurs ont un lien pour communiquer sur les agendas, devoirs… Les enseignants déposent des ressources éducatives dans des casiers virtuels. L’enseignement agricole se digitalise donc… Les 221 élèves pourront y avoir accès par mot de passe. 103 sont internes. Des effectifs « stables » se réjouissait Laurent Gouttebaron, le proviseur. Cette rentrée sonne également la rentrée pour tous les acteurs du lycée viticole puisque cette année devra fixer la politique des cinq prochaines années. Une première réunion plénière devrait se tenir au mois de novembre avec les partenaires, tel le Vinipôle Sud Bourgogne par exemple, avec lequel le lycée travaille fréquemment. « L’idée est de mieux intégrer les essais au sein des formations professionnelles ». Des lycées en pointe donc sur bien des sujets…

86 % de taux d’insertion pro

La principale force de l'enseignement agricole reste notamment son exceptionnel taux d'insertion professionnelle : 85,6% des élèves trouvent en effet un emploi dans les deux ans suivant l'obtention de leur diplôme, un résultat qui monte même à 93% pour les titulaires d'un BTS agricole. Combinant formation initiale scolaire, formation initiale par apprentissage et formation continue, l'enseignement agricole permet ainsi à plus de 450.000 élèves, étudiants, apprentis et stagiaires de se former aux métiers de l'agriculture, de la nature et de la forêt.

Cédric MICHELIN

En partenariat avec l'Exploitant Agricole