Saône et Loire

Le Jura veut chiper le Center Parcs du charolais

logo Center Parcs

On pensait que la construction d’un Center Parcs au cœur de la Saône-et-Loire n’était plus qu’une question de formalités mais ce mardi un communiqué du Conseil Général du Jura a remis en cause tout le projet.ACTUALISE - La réaction de Rémy Chaintron - Président du Conseil Général de Saône et Loire à nos confrères de France 3 Bourgogne.

C’est ce que l’on appelle une surprise. Une mauvaise surprise voire le début des ennuis pour la Saône-et-Loire. Annoncé début 2012 en même temps que la première édition des Francos Gourmandes de Tournus, le projet d’installation d’un Center Parcs dans le département avait fait les gros titres. Depuis, et notamment sur Info-Chalon, nous avions suivi pas à pas les différentes étapes : les premières études, le choix de la commune forestière du Rousset en plein milieu du charolais… Au fur et à mesure que le temps s’écoulait, les choses semblaient devenir de plus en plus sérieuses. Mais voilà, ce mardi, le Conseil Général du Jura a publié un communiqué de presse inquiétant.

Sans fanfaronner mais avec une bonne dose d’optimisme, notre voisin indique que « Pierre et Vacances étudie la possibilité d’implanter un nouveau Center Parcs en Franche-Comté, au cœur du massif du Jura. 400 cottages, des boutiques et des équipements de loisirs pourraient être construits en forêt de Poligny si les études se révèlent concluantes ». Le texte, notamment cosigné par la présidente du conseil régional de Franche-Comté ou encore le maire de Poligny, nous apprend que la ville est sur les rangs depuis 2007 et l’annonce du spécialiste de tourisme d’implanter son sixième site dans l’hexagone. 9 visites, 12 études de sites et 15 réunions ont ainsi été menées entre les élus locaux et la société de 2008 à 2013 avant de passer à la fameuse étape des études préliminaires à Poligny, depuis le mois de mai.

En clair : alors que la Saône-et-Loire a tout de suite fanfaronné en communiquant massivement sur la question, le Jura a joué discrètement et continue à prendre des pincettes précisant que « le chemin est encore long » à cause du projet du charolais. Le communiqué stipule clairement que les deux sites sont en concurrence et que c’est Pierre et Vacances qui aura le dernier mot. L’enjeu est de taille avec la création de 250 à 500 emplois pour la construction (qui pourrait démarrer d’ici deux ans maximum selon les jurassiens) puis 300 emplois directs crées pour gérer le domaine après son ouverture.

Le charolais a beaucoup à perdre

Contacté ce matin, le maire du Rousset Jean-Paul Quétat nous a fait part de sa surprise : « Je n’ai jamais entendu parler d’un Center Parcs dans le Jura et je ne veux pas réagir à cette information. Je ne vois pas pourquoi le projet serait remis en cause. Il est très avancé et il y a eu de nombreuses réunions de travail ». Une confiance qui se comprend : selon nos informations, le conseil régional de Bourgogne a voté ce lundi le principe d’une subvention pour aider le village à aménager son territoire dans l’optique de l’installation du complexe touristique. Sollicité, le conseil général de Saône-et-Loire n’a lui pas souhaité réagir dans l’immédiat.

Le problème dans tout ça, c’est que ce projet jurassien sorti soudainement du chapeau semble, sur le papier, beaucoup plus attrayant que celui du charolais. Notamment parce que Poligny et sa forêt son situés à seulement quelques kilomètres d’une sortie d’autoroute, directement accessible depuis Lyon et proche de Genève, les deux grosses villes ciblées par Pierre et Vacances. L’aéroport de Dole, dans lequel le département investit beaucoup, est également un atout alors que, pour le charolais, l’abandon provisoire du projet de ligne à grande vitesse Paris-Orléans-Nevers-Roanne-Lyon est un gros boulet à traîner, surtout que le secteur ne bénéficiera pas tout de suite de la RCEA à 2x2 voies. Enfin, contrairement à la Saône-et-Loire et à sa très obscure signature « Créative LABourgogne » (ou Bourgogne du Sud, c’est selon), le Jura possède une vraie image de marque et de prestige, allant même jusqu’à se payer des campagnes de publicité sur les ondes des radios nationales. En guise de lot de consolation, on pourra se dire que, si jamais Pierre et Vacances choisit le Jura au lieu de la Saône-et-Loire, Poligny n’est qu’à quelques kilomètres de la frontière bourguignonne ce qui pourrait attirer quelques touristes en Bresse. A l’inverse, le charolais resterait un désert.

Olivier COLLET (avec Laurent GUILLAUME)

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