Chalon sur Saône

4 mois de prison pour un voyageur SNCF particulièrement violent

4 mois de prison pour un voyageur SNCF particulièrement violent

Tout cela pour le prix d'un billet de train... Avec, au final, 4 mois de prison ferme. C'est le constat qu'a effectué le juge Thierry Deschanels, lequel présidait jeudi l'audience du tribunal correctionnel de Chalon, qui examinait le dossier d'Hammadi, un Autunois d'à peine 18 ans. La justice lui reprochait pas moins de six infractions et non des moindres.

Les faits se sont passés, dans un train, en gare d'Etang-sur-Arroux, le 16 septembre dernier. Ce jour-là Hammadi a fait l'objet d'un contrôle de la part d'un agent SNCF et il n'a pu présenter ni papier d'identité, ni titre de transport. Le ton est rapidement monté et il a été fait appel aux gendarmes. A leur arrivée les choses ont dégénéré. Le jeune homme a commencé à insulter les contrôleurs SNCF et les gendarmes de la brigade d'Etang-sur-Arroux et du PSIG d'Autun, puis il a menacé de mort les militaires et surtout il ne s'est pas laissé faire. Il a fallu que les gendarmes fassent usage d'un taser, au niveau de la cuisse droite, pour réussir à le maîtriser et à le menotter. Et dans le véhicule qui le conduisait à la brigade en vue d'y subir un interrogatoire, il a continué à insulter les militaires. Dans la bagarre un gendarme a été blessé à l'œil droit et s'est vu accorder une ITT de 3 jours.

A la barre du tribunal, Hammadi, qui avait aussi décliné une identité imaginaire, a reconnu la totalité des faits et s'est excusé. « J'ai été dépassé ». Mais surtout il a réaffirmé à plusieurs reprises son souhait de ne pas retourner en prison. Car, malgré son jeune âge, il a déjà été incarcéré pendant deux mois en 2012 au centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand.

« C'est un banal contrôle qui s'est mal passé » a souligné le vice-procureur Charles Prost, avant d'attirer l'attention du Tribunal sur le casier judiciaire du prévenu « particulièrement impressionnant pour quelqu'un d'aussi jeune et comportant de nombreux actes de violences et d'outrages ». Faisant état « d'agissements désagréables », le représentant du ministère public a requis 8 mois de prison avec mandat de dépôt.

Défenseur d'Hammadi, Me Damien Varlet a mis en avant « la volonté du prévenu de réparer son geste en indemnisant les gendarmes ». L'avocat autunois a également rappelé que le prévenu était allé jusqu'à présent d'échec en échec mais qu'il semblait qu'il avait enfin trouvé sa voie en suivant actuellement une formation de cariste à l'EPIDe (Etablissement public d’insertion de la défense) d'Etang-sur-Arroux, l'école de la deuxième chance. « Il a réellement accroché à cette formation et il veut s'en sortir ». Me Varlet s'est aussi interrogé sur l'utilité d'un mandat de dépôt. « J'ai du mal à comprendre. Mon client a été laissé libre après son audition. Il est même retourné à l'EPIDe et aujourd'hui il y a eu branlebas de combat du côté du parquet », avant d'ajouter à l'intention des juges « Je vous demande de penser à l'avenir de ce jeune. C'est la première fois qu'il intègre une véritable formation. Ne mettez pas tout cela par terre ».

Me Varlet n'a été que partiellement entendu par le Tribunal, qui a condamné Hammadi à 4 mois de prison, peine assortie d'un mandat de dépôt. Le mis en cause devra également payer 300 € de dommages-intérêts chacun à trois gendarmes et 600 € à un quatrième gendarme, la SNCF se voyant allouer 718,12 € de dommages-intérêts au titre du préjudice moral et 100 € au titre de l'article 475-1 du Code de procédure pénale.

Normalement Hammadi devrait sortir dans quelques semaines du centre pénitentiaire de Varennes-le Grand et faire l'objet d'une surveillance par bracelet électronique. Pouvant ainsi reprendre sa formation à l'EPIDe et passer son diplôme de cariste.

Gabriel-Henri THEULOT