Saône et Loire

Une logique de rééquilibrage des cantons pas du goût de la droite départementale

 Une logique de rééquilibrage des cantons pas du goût de la droite départementale

Avoir des cantons avec une parité en terme de population, voilà la volonté affichée par la refonte de la carte électorale... mais derrière cette logique, c'est une vraie mutation de l'assemblée départementale qui a été actée ce vendredi matin en séance plénière.

Fabien sudry, Préfet de Saône et Loire est venu défendre la refonte de la carte des cantons, souhaitée par le gouvernement. "Un compromis équilibré, cohérent et raisonnable" a précisé le Préfet sans remettre en cause la représentation des territoires ruraux dans leurs diversités. 

André Accary, chef de file de l'opposition départementale, a bien entendu saisi l'opportunité afin de dénoncer les modalités de la mise en oeuvre de la refonte, " être consulté en toutes fins de dossiers .. j'ai découvert cette carte le 16 septembre. Je m'interroge sur dialogue et concertation. Sur les communautés communes dans le cadre de la CDCI, je trouve que le résultat avait été très constructif mais pour le conseiller départemental et son territoire, c'est une occasion manquée de travailler ensemble pour préparer l'avenir. Je réserve mes réactions aux vrais artisans à ceux qui ont oeuvré dans les arrières cuisines pour préserver leurs pouvoirs.  Le conseiller départemental de demain ne sera plus l'élu, c'est un coup très dur pour les territoires ruraux et nous sommes très nombreux à le regretter" a-t-il lancé à l'égard du Préfet de Saône et Loire.

Fabien Sudry a toutefois tenu à rappeler que  "vos avis seront examinés au Ministère de l'Intérieur avec la plus grande attention. La loi n'autorise pas de consultation au niveau cantonal. Ce n'est pas une démarche similaire à celle de l'intercommunalité".

Une demande de report du vote demandé par l'opposition qui tombe  à l'eau

Rémy Chaintron, " je ne suis pas  surpris de cette demande. Lundi matin, le rapport a été présenté et vous ne demandiez pas de report.  On a acté ensemble le déroulement de la journée d'aujourd'hui et sur lequel vous n'aviez formulé aucune objection. Je releve l'incohérence de votre demande d'aujourd'hui. Nous sommes dans les mêmes délais que dans n'importe quelle autre assemblée, on a même deux jours de plus. J'ai transmis cette carte à l'ensemble des maires du département, je n'ai eu que 6 retours. On ne fait rien dans la précipitation. La prochaine assemblée sera le 15 novembre, vous le savez bien. votre demande c'est de rajouter une session spéciale en octobre. C'est ridicule. il y aura autant de représentants. le redécouapge intéresse que très peu nos concitoyens".

Des propos qui ont fait sursauter Jean Girardon, "les gens se foutent de la démocratie ? " c'est ce que vous dites, oui les gens ont des problèmes en ce moment, "on demande le report, nous sommes 57 élus  et il serait intéressant de réunir les maires de nos cantons. On a pas eu les délais pour le faire. On souhaite avoir le temps d'organiser une consultation". La belle occasion pour le président du Conseil Général de rappeler la manière dont a été imposée la réforme des circonscriptions législatives,  "il y a deux ans, pour les législatives, personne n'a été consulté et vous n'avez pas crié à un déni de démocratie, c'est une manoeuvre de votre part". 


Une inquiétude justifiée ?

Faire comprendre  que les élus doivent avoir un même degré de représentativité n'est pas chose aisée... entre des cantons de plus de 20 000 habitants comme Chalon Nord ou Sud et des cantons à guère plus de 2000 habitants, la nécessité d'harmoniser le tout avec un équilibrage démographique, était à n'en pas douter une vraie nécessité. Reste que derrière ce redécoupage de la carte cantonale, l'opposition départementale s'est glissée  dans la brèche pour dénoncer le déclin des services publiques en zone rurale. Des propos jugés comme hors de propos par la majorité socialiste, voir même "gonflés" par d'autres, "lorsqu'il s'agit d'évaluer respectivement, le déclin des services publiques en zone rurale engagé par la droite". 

Le bon sens féminin

Ce sont bien les femmes du Conseil Général, du moins celles de la majorité, qui ont souhaité rappeler les bons côté d'une telle refonte. Evelyne Couillerot et Claudette Brunet-Lechenault ont souligné les confusions qui règnent au sein de l'argumentaire de l'opposition départementale, "vous confondez tout, le canton n'est pas une circonscription administrative !", tout en évoquant, "le changement qui va s'opérer par la possibilité faite aux femmes d'avoir une toute autre représentation au sein de cette assemblée". Françoise Verjux-Pelletier, Conseillère du canton de Chalon Nord, a évoqué de voir l'idée d'un conseiller général de Saône et Loire et non plus d'un canton qui vit sur lui-même.

Par 37 voix pour et 18 contres sur les 55 exprimés, la refonte des cantons a été adoptée par l'assemblée, tirant un trait définitif sur le conseiller territorial voulu par Nicolas Sarkozy...

Laurent Guillaumé